Le principal syndicat français de pilotes, le SNPL (syndicat national des pilotes de ligne), a demandé mardi aux pilotes à ne plus desservir la République dominicaine pour protester contre le sort de leurs deux collègues, accusés de trafic de drogue et emprisonnés depuis onze mois dans une affaire connue aussi sous le nom d'« Air Cocaïne ». Selon Yves Deshayes, le président de ce syndicat, « des pilotes d'Air France ont refusé aujourd'hui de voler » mais ont été remplacés par d'autres.
Cet appel au boycott vise « à protéger les pilotes qui estiment qu'il est dangereux pour eux d'aller là-bas », a-t-il dit, soulignant que les deux pilotes arrêtés « ne faisaient que leur métier ». Il souhaite aussi, par ce moyen, « faire pression sur ce pays pour lequel le tourisme est une ressource importante », afin que les deux pilotes « aient le droit d'être jugés ». Selon le syndicat, l'audience devant statuer mardi sur le renvoi éventuel des pilotes devant la justice dominicaine a été annulée.
Début février, le tribunal de Higüey, dans l'Est du pays, avait déjà repoussé pour la cinquième fois l'audition préliminaire de la quarantaine de personnes accusées de trafic de drogue, dont quatre Français, deux pilotes -Pascal Fauret et Bruno Odos- et deux passagers. Selon le syndicat, ils sont en détention préventive depuis plus de 11 mois « sans avoir eu la possibilité de voir un juge pour s'expliquer sur les faits », après avoir été arrêtés le 20 mars 2013, alors qu'ils étaient aux commandes d'un avion privé devant décoller de Punta Cana à bord duquel 700 kilos de cocaïne avaient été saisis par l'agence anti-drogue dominicaine.