Le président américain Barack Obama a indiqué mardi qu'il était possible pour l'Ukraine d'être ami à la fois avec l'Occident et avec la Russie.
"Il y a possibilité pour l'Ukraine d'être ami de l'Occident et d'être ami de la Russie tant qu'aucun d'entre nous n'est en Ukraine et n'essaie de s'immiscer et d'intervenir, certainement pas militairement, avec des décisions qui doivent être du ressort du peuple ukrainien", a déclaré M. Obama lors d'une visite à une école primaire à Washington.
Il réagissait à la prise de contrôle par Moscou de la république autonome de Crimée, en Ukraine, suite à la destitution du président pro-russe Viktor Ianoukovitch le 22 février et à sa fuite en Russie après trois mois de manifestations.
Washington a accusé Moscou d'avoir envoyé des milliers de soldats en Crimée pour rejoindre sa Flotte de la mer Noire basée dans la péninsule, et a en réponse interrompu les accords militaires et les négociations commerciales avec la Russie. L'administration américaine réfléchit à des sanctions contre des officiels russes de haut niveau impliqués dans l'action en Crimée.
S'exprimant lors d'une conférence de presse mardi, le président russe Vladimir Poutine a qualifié les événements en Ukraine de "coup d'Etat" et expliqué que l'usage de la force par la Russie serait le dernier recours pour résoudre la crise en cours dans le pays voisin.
Il a également accusé les pays occidentaux d'avoir transformé en farce la vie politique en Ukraine.
M. Obama, tout en reconnaissant que "la Russie a des intérêts légitimes concernant ce qui se passe dans un Etat voisin", a souligné cependant que "cela ne donne pas le droit d'utiliser la force comme moyen d'exercer son influence sur cet Etat".
Prévenant que les actions russes en Crimée "éloigneraient encore plus de la Russie de nombreux pays", M. Obama a à nouveau appelé la Russie à travailler avec la communauté internationale pour aider à stabiliser la situation en Ukraine.
La Maison Blanche a annoncé mardi un ensemble d'aides pour le gouvernement ukrainien qui incluent 1 milliard de dollars de prêts garantis.