Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a accusé mardi les agents russes d'être à l'origine des troubles dans l'est de l'Ukraine, qui pourraient servir de prétexte pour une intervention militaire.
"Ce que l'on voit de la part de la Russie, c'est une tentative illégale et illégitime de déstabiliser un Etat souverain et de créer une crise artificielle avec des agents payés qui sont engagés dans cette initiative des deux côtés d'une frontière internationale," a expliqué Kerry devant la Commission sénatoriale américaine des Affaires internationales.
Les activistes pro-russes ont pris le contrôle dimanche de plusieurs bâtiments gouvernementaux dans l'est de l'Ukraine, réclamant des liens rapprochés avec Moscou et un référendum pour donner plus de pouvoirs aux autorités locales.
Le parlement ukrainien a approuvé mardi une loi contre le séparatisme dans le but de mettre fin à des ralliements pro-russes violents dans les régions de l'est du pays.
"L'implication claire et qui ne fait aucun doute de la Russie pour la déstabilisation et l'organisation d'actions séparatistes dans l'est de l'Ukraine est profondément dérangeante," a déclaré Kerry.
"Personne n'est dupe de ce qui pourrait potentiellement être un prétexte artificiel pour une intervention militaire, comme on l'a vu en Crimée," a poursuivi le chef de la diplomatie américaine.
La Russie a rejeté les accusations comme quoi elle alimenterait le chaos dans l'est de l'Ukraine.
"Arrêtez d'accuser la Russie de tous les maux de l'Ukraine. Le peuple ukrainien veut des réponses significatives de Kiev," a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué posté sur son site internet.
Tout en répétant que les Etats-Unis et leurs alliés préfèrent une solution diplomatique à la crise, Kerry a exprimé leur volonté de mettre en place de nouvelles sanctions sévères à l'encontre de l'économie russe, y compris dans des secteurs clés comme l'énergie, la banque ou les mines.
"Cela ne se passera pas nécessairement de cette manière. Mais cela sera le cas si la Russie continue de suivre la voie de la provocation," a-t-il ajouté.
Lors d'un entretien téléphonique entre Kerry et Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, les deux hommes ont convenu d'organiser des discussions sur la crise ukrainienne la semaine prochaine en Europe, avec des officiels ukrainiens et européens.
Mardi, Lavrov a répété que Moscou était prêt à des négociations quadripartites et a indiqué qu'un projet de nouvelle constitution pour l'Ukraine pouvait être envisagé pendant les négociations.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a également fait savoir que Kiev était prêt au dialogue avec Moscou, quel qu'en soit le format, afin de trouver une issue à la crise en cours.