Un homme consulte un spécialiste du cancer dans la province de l'Anhui [Photo/Asianewsphoto]. |
Le cancer est à la hausse en Chine et une intervention devient urgente, ce qui va devenir un défi majeur de santé publique, ont averti des experts de la cancérologie.
Selon le rapport annuel 2013 du Registre du cancer, 3,09 millions de Chinois ont développé un cancer et ce fléau a tué 1,96 million de personnes en 2010.
Ces estimations sont fondées sur les données de 145 sites de surveillance du cancer dans 24 provinces couvrant 158 millions de personnes et sont très fiables, a déclaré Chen Wanqing, directeur du Registre national du cancer centrale relevant de la Commission nationale de la santé et de la planification familiale.
Le responsable a déclaré que les effets de l'intervention du cancer sont habituellement observés entre 15 à 20 ans, et «il est urgent pour le gouvernement de lancer des campagnes plus énergiques et complètes pour freiner la tendance croissante du cancer».
La menace a été reconnue à l'échelle internationale.
En février, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)a publié un rapport mondial sur le cancer montrant que les pays en voie de développement en Asie, en Afrique du Sud et en Amérique centrale sont parmi les plus durement touchés par le cancer.
La Chine représentait 21,8% des nouveaux cas dans le monde en 2012, et près de 27% des décès d’un cancer, environ 8,2 millions de personnes, selon les estimations.
En 2010, le taux d'incidence du cancer était de 235 sur 100 000 chez les Chinois, les hommes et les citadins étant plus durement touchés par rapport aux femmes et aux habitants des zones rurales.
Le Danemark, la France, l'Australie, la Belgique et la Norvège ont enregistré la plus forte incidence de cancer, d’après le rapport de l'OMS.
La Chine a rapporté 148,8 décès par cancer pour 100 000 habitants en 2010. Les pays ayant enregistré les taux les plus élevés sont la Mongolie, la Hongrie, la Serbie et l'Uruguay.
Les types les plus courants de cancer en Chine sont ceux du poumon, du sein, de l'estomac, du foie, de l'œsophage, du côlon et du cancer du col.
Le cancer du poumon a lui seul a tué 490 000 Chinois en 2010, a indiqué le rapport.
"La Chine est confrontée à une charge croissante du cancer et la prévention et le contrôle doivent être augmentés», a souligné Shi Yuankai, vice-président de l’hôpital de cancérologie de l'Académie chinoise des sciences médicales.
Selon Shi, les facteurs de risque du cancer sont le tabagisme, l'obésité, la sédentarité, une mauvaise alimentation et la pollution.
En précisant notamment que jusqu'à présent aucuen lien direct entre le taux de cancer du poumon en hausse et le smog ne pouvait pas être justifié scientifiquement.
Par ailleurs, la tendance au vieillissement de la Chine devrait apporter un plus lourd fléau du cancer, a déclaré Chen Wanqing.
L' incidence du cancer chez les Chinois âgés de 40 ans et plus a commencé à augmenter et a atteint un sommet parmi ceux qui atteignent l'âge de 80 ans, toujours selon l’étude.
Le fardeau mondial du cancer est toujours à la hausse, cependant «il y a des exceptions, comme aux Etats-Unis et certains pays européens, où l'épidémie du cancer a commencé à diminuer», a fait observer Chen.
Attribuant cela au progrès énorme dans le financement de la recherche sur le cancer et l'amélioration du traitement et des efforts de dépistage dans plusieurs pays.
«Il est grand temps pour la Chine de mener une telle guerre énergique de lutte contre le cancer. Sinon, il sera trop tard».