Au lendemain de son discours de politique générale et du vote de confiance des députés, le Premier ministre français Manuel Valls a juré mercredi que le programme qu'il avait annoncé la veille était bien celui du président François Hollande.
"Nous voulons créer les conditions qui permettent à l'économie française et à nos entreprises d'être performantes (...) Nous avons besoin que notre économie soit beaucoup plus performante et attractive", a expliqué mercredi matin M. Valls sur la chaîne d'information BFM TV.
Pour ce faire, le chef du gouvernement français a promis une baisse du coût du travail de 30 milliards d'euros d'ici à 2016, qui passera notamment par une suppression des charges pour l'employeur d'un salarié payé au Smic au 1er janvier 2015.
S'ajoutera également un allègement des charges patronales pour les salariés payés entre 1 et 1,6 Smic, a prévenu le Premier ministre. Ces allègements devraient permettre aux personnes concernées "d'avoir du pouvoir d'achat".
Pour financer ses mesures, M. Valls a assuré qu'il n'y aura "pas de recours à l'impôt car les Français ont été assommés depuis 2010 par près de 60 milliards d'impôts", a-t-il admis, ajoutant qu'"il faut d'abord baisser les dépenses publiques pour ensuite baisser les impôts".
Le nouveau locataire de Matignon a par ailleurs estimé que la France "vit au-dessus de ses moyens". "Nous voulons des réformes de structure pour réduire les déficits", a-t-il lancé, admettant que le précédent gouvernement "n'a pas été assez vite".
Manuel Valls avait annoncé mardi devant le Parlement son ambition de réduire de "moitié" le nombre de régions françaises. "Les deux Normandie peuvent fusionner", a-t-il pris comme exemple sur BFM TV mercredi.
Pour ce qui est de l'allègement du "millefeuille territorial", il a répété que "les conseils généraux pourront discuter ensemble" mais que la loi sur la réforme territoriale imposera un cadre dès le 1er janvier 2017. Sur le sujet, "le débat ne fait que commencer", a-t-il assuré tandis que les "conseils départementaux pourraient disparaître à l'horizon 2021".
Le chef du gouvernement français a également abordé d'autres sujets tels que la réforme pénale, que "sera débattue avant l'été à l'Assemblée nationale" et qui vise notamment à lutter contre la récidive.
Il a aussi évoqué l'écotaxe, estimant que "l'on ne peut pas ne pas écouter ce qui s'est passé en Bretagne", avec les manifestations organisées par le collectif des Bonnets rouges, et qu'"on ne peut pas dire qu'il faut écouter les Français et ne pas entendre le message des Bretons", a-t-il expliqué.
Enfin, le Premier ministre a eu un mot sur sa collaboration avec le président Hollande : "Il m'a nommé, il est président de la République, je suis Premier ministre. Nous devons former une équipe pour faire gagner la France", a-t-il conclu.