La Cour constitutionnelle de Thaïlande a destitué mercredi la Première ministre Yingluck Shinawatra pour abus de pouvoir, de même que neuf autres membres de son cabinet ministériel de transition.
Les juges ont déclaré à l'unanimité que Yingluck Shinawatra avait abusé de son statut de Premier ministre en évinçant, pour son propre compte, le patron du Conseil de sécurité nationale, Thawil Pliensri, lorsqu'elle est arrivée au pouvoir en 2011, selon Charoon Intachan, président de la Cour constitutionnelle composée de neuf membres.
Selon le verdict de la Cour constitutionnelle, la Première ministre a caché son jeu en évinçant le chef du Conseil de sécurité nationale au profit de l'un de ses proches, ce qui constitue un conflit d'intérêts. De ce fait, cet évincement a été jugé illégitime, anti-constitutionnel et contraire à l'éthique.
Les neuf membres du cabinet ministériel qui ont été destitués sont le Premier ministre adjoint Pracha Promnog, le ministre du Travail Chalerm Yoobamrung, le Premier ministre adjoint Plodprasop Suraswadi, le Premier ministre adjoint et ministre des Finances Kittiratt Na-Ranong, le Premier ministre adjoint et ministre des Affaires étrangères Surapong Tovichakchaikul, le ministre du bureau de la Première ministre Santi Promphat, le ministre de des Technologies de l'information et de la communication Anudith Nakornthap, le ministre adjoint de la Défense Yuthasak Sasiprapha et le ministre adjoint du Commerce Siriwat Kachornprasart.
La Cour constitutionnelle a autorisé le reste des membres du cabinet à continuer de remplir leurs fonctions jusqu'à l'investiture d'un nouveau cabinet.
Niwatthamrong Boonsongpaisan, qui a déjà occupé les poste de vice-Premier ministre par intérim et de ministre du Commerce dans le cabinet de Yingluck Shinawatra, a été nommé nouveau Premier ministre du gouvernement de transition.
Il a occupé un poste de direction à la Shin Corporation, un conglomérat privé qui a auparavant appartenu à la famille Shinawatra.
Le party Pheu Thai, le pilier du gouvernement de transition, a dénoncé la décision de justice en la qualifiant de conspiration visant à renverser un gouvernement démocratiquement élu.
Dans un communiqué, le parti a appelé les personnes qui s'opposent au verdict à faire connaître leur position, par exemple en manifestant de façon pacifique.