Les présidents français et allemand, François Hollande et Joachim Gauck, ont participé dimanche en Alsace à une cérémonie de commémoration inédite cent ans jour pour jour après la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France lors de la Première Guerre mondiale, rapporte la presse française.
"Il n'est pas d'usage de commémorer les déclarations de guerre: c'est pourtant ce qu'ont fait, ce dimanche, les présidents français et allemand, François Hollande et Joachim Gauck, en l'un des lieux les plus symboliques de la Première Guerre mondiale", écrit le journal Le Figaro.
"François Hollande s'est rendu dimanche en Alsace, aux côtés du président allemand, Joachim Gauck, pour se souvenir du jour où la France et l'Allemagne sont entrées en guerre. Un hommage inédit: c'est la première fois que les deux nations commémorent ensemble la Grande Guerre", rapporte le journal.
Les deux présidents se sont rendus dimanche à Hartmannswillerkopf, mont de 956 mètres qui "a été le lieu de combats acharnés pour contrôler son sommet dominant toute la plaine d'Alsace il y a cent ans" et où quelque 30.000 soldats français et allemands ont péri, explique Libération.
Dans la crypte du Monument national érigé en 1932, les deux chefs d'Etat se sont donné une longue accolade après s'être recueillis devant un grand bouclier de bronze sous lequel reposeraient 12.000 soldats inconnus français et allemands, rapporte la presse française.
"Fidèle à sa méthode politique et à sa pratique des commémorations, François Hollande en a profité pour délivrer plusieurs messages politiques", note le journal Le Monde.
Dans son discours, il a insisté sur la "nécessité de 'célébrer le patriotisme' (...) en précisant que 'célébrer le patriotisme, ce n'est pas s'éloigner de l'Europe'", relève le journal.
"Ce discours rapprochant les valeurs patriotiques des valeurs européennes s'inscrit dans une logique de reconquête de l'opinion, trois mois après la victoire du Front national aux élections européennes", poursuit le quotidien.
Les deux chefs d'Etat ont également signé une déclaration commune à l'occasion de la pose de la première pierre de l'historial franco-allemand de la Grande Guerre du Hartmannswillerkopf, un musée qui doit ouvrir ses portes au public en 2017, rappellent les médias français.
"L'érection de l'amitié franco-allemande en modèle de paix universelle devait permettre à François Hollande de délivrer un certain nombre de messages sur le plan international", souligne Le Monde.
"A ceux qui désespèrent du processus de paix au Proche-Orient, quel plus beau message pouvons-nous délivrer que celui d'aujourd' hui ? (...) Tous nos efforts doivent être tendus pour imposer, aujourd'hui plus que jamais, le cessez-le feu à Gaza et en finir avec les souffrances des populations civiles", a déclaré M. Hollande, cité par Le Monde.
"Dans leurs allocutions, François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck (...) ont commémoré le sacrifice de ces hommes. Mais ils ont tout autant célébré, et peut-être plus encore, l'amitié franco-allemande et la construction d'une Europe de paix, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale", estime pour sa part le Figaro.
Les deux présidents se sont également retrouvés lundi à Liège, en Belgique, pour célébrer la résistance de l'armée belge.