La pénurie alimentaire qui affecte le Venezuela est telle qu'il va rendre obligatoire la prise des empreintes digitales des clients dans les épiceries afin d'éviter que les gens achètent une trop grande quantité d'un même produit.
Le président Nicolas Maduro a annoncé que ce système de prise d'empreintes obligatoire sera mis en œuvre dans les épiceries pour lutter contre les pénuries alimentaires. Il l'appelle « système anti-fraude », tout comme cela se fait déjà dans le pays lors des élections. En annonçant le plan mercredi soir, M. Maduro n'a pas précisé quand le système entrerait en vigueur, mais selon d'autres responsables de l'administration ; il pourrait être mis en place d'ici décembre ou janvier.
Cette décision a été accueillie avec scepticisme. Selon ceux qui la critiquent, le nouveau système équivaut à un rationnement et constitue une violation de la vie privée. D'autres se sont simplement demandé ce qui, à part une refonte systémique de l'économie, pourrait aider à remplir les rayonnages régulièrement vides de ce pays sud-américain socialiste.
Le Venezuela est aux prises avec des pénuries de produits de base comme l'huile et la farine depuis plus d'un an. Au printemps, l'administration a essayé un système similaire dans les supermarchés gérés par le gouvernement, sur une base volontaire. Le contrôle des changes rigide et une pénurie de dollars américains rendent de plus en plus difficile de trouver des produits importés. De même, le contrôle des prix n'est pas efficace non plus, les producteurs se plaignant que certains biens sont vendus à un prix trop faible pour faire des bénéfices et même de justifier la production. En janvier, selon l'indice de rareté de la banque centrale, plus d'un quart des produits de base étaient en rupture de stock dans les magasins vénézuéliens.