Un journaliste américain enlevé il y a près de deux ans a été libéré en Syrie et remis aux représentants de l'ONU, après qu'une médiation du Qatar ait contribué à sa libération. Peter Theo Curtis a été libéré dimanche, après avoir été enlevé à Antakya, en Turquie, d'où il devait entrer en Syrie en octobre 2012.
Des vidéos de l'Américain avaient été diffusées le 30 juin, montrant un Curtis échevelé avec des cheveux longs et de la barbe, mais paraissant en bonne santé. S'exprimant dans une vidéo obtenue par Al Jazeera, il avait lu un texte préparé, en indiquant son nom et la profession et disant qu'il était un journaliste de Boston, dans le Massachusetts. Commentant la façon dont il était traité, il avait dit qu'il « avait tout » ce dont il avait besoin et que « tout était parfait, la nourriture, les vêtements, et j'ai même des amis maintenant ».
Rula Amin, d'Al Jazeera à Beyrouth, a précisé que le groupe de l'Etat Islamique utilise la prise d'otages pour soutirer de l'argent aux gouvernements, mais on ne sait toujours pas clairement quel groupe s'est trouvé derrière l'enlèvement de Curtis. « Dans de nombreux cas, les prisonniers changent de mains entre les groupes, il est donc très difficile de savoir quel groupe détient tel otage », a-t-elle dit.
En juin déjà, un otage allemand âgé de 27 ans avait été libéré par les combattants de l'Etat Islamique après que Berlin aurait conclu un accord avec le groupe. Selon le journal allemand Die Welt am Sonntag, « quelque chose a été donnée en échange de sa libération ». Et plus tôt cette année, 13 religieuses avaient été libérées après avoir été enlevées par des rebelles syriens à la suite d'une médiation du Qatar et du Liban, mettant fin à une épreuve de trois mois grâce à un rare échange de prisonniers avec le gouvernement.
Selon le Comité de Protection des Journalistes (CPJ), au moins 67 journalistes ont été tués en Syrie depuis le début du soulèvement, soulignant les risques de travailler dans ce pays. Des dizaines de journalistes couvrant la guerre civile ont également été capturés depuis le début du conflit en mars 2011, et beaucoup d'autres sont toujours portés disparus.