Les autorités militaires ivoiriennes ont annoncé samedi à Bouaké (centre) la libération de plusieurs propriétés publiques et privées occupées de force depuis la crise militaro-politique.
Selon le coordonnateur de l'Opération de libération des sites, le colonel-major Ehoussou Aka, des appartements privés, locaux administratifs et sièges d'organisations non gouvernementales qui étaient occupés par des militaires et civils ont ainsi été rétrocédés à leurs propriétaires.
"Le comité note des avancées dans le traitement des dossiers. Nous usons de la persuasion avec des occupants civils pour leur départ des lieux. Concernant les occupants militaires, l'état- major avait donné des instructions, et la libération se fait sans résistance", a relevé le colonel-major Aka.
Pour le responsable du comité national de libération des sites illégalement occupés, cette action marque la normalisation de la vie sociale.
"Trois ans après la crise, la normalité est de retour. La restitution des sites privés et publics occupés de force est un acte qui va contribuer à la paix et la réconciliation nationale", a estimé l'officier.
Il a de nouveau exhorté les propriétaires des sites occupés à fournir les documents administratifs afférents en vue d'entrer de manière effective en possession de leurs biens.
Plusieurs familles dont la famille Amoakon se sont dites heureuses de retrouver leur patrimoine après plusieurs années d' occupation de force.
Elles ont encouragé les autorités dans leurs efforts à travers le processus de rétrocession qu'elles qualifient de "signal fort".
Lors d'une rencontre précédente, le ministre ivoirien de la Défense Paul Koffi Koffi avait assuré que le gouvernement ordonnerait de manière effective la libération des propriétés illégalement occupées.
"Il s'agit tout d'abord de faire une identification des biens à savoir domiciles, immeubles et autres, de noter la typologie, avant de procéder au déguerpissement", avait noté le ministre, insistant sur le caractère pacifique du déguerpissement.
La Côte d'Ivoire sort de manière progressive de crises militaro- politiques successives au cours desquelles des soldats et des civils avaient occupé des propriétés appartenant à des personnes privées et parfois au gouvernement.
Pour les autorités ivoiriennes, l'heure de la libération des sites illégalement occupés par les hommes en armes et autres acteurs a sonné, afin de s'inscrire dans la mouvance de la normalisation après ces crises aiguës qui ont secoué le pays.