La menace terroriste est prise au sérieux par les autorités marocaines ces dernières semaines et le niveau de vigilance dans la surveillance des espaces terrestre, maritime et aérien marocains a été relevé suite à des mises en garde de pays occidentaux.
En conséquence, plusieurs réseaux terroristes ont été démantelés. Dernier en date, vendredi, la brigade de la police judiciaire marocaine a procédé, sur la base d'informations précises recueillies par la Direction générale de la Surveillance du territoire, à l'arrestation de deux personnes liées à l'organisation terroriste "Etat islamique" en Syrie et en Irak, alors qu'elles s'apprêtaient à quitter le territoire national pour rejoindre les camps de cette organisation.
Un communiqué du ministère marocain de l'Intérieur précise que les deux individus qui entretiennent des liens avec des extrémistes étrangers, projetaient de bénéficier d'une formation militaire et de terrain dans les rangs de l'organisation terroriste précitée, dans la perspective de transférer son expérience à l'intérieur du territoire marocain.
Les investigations ont confirmé que l'un des individus arrêtés est en relation étroite avec un réseau criminel opérant à Fès (centre du Maroc), dirigé par un ancien détenu dans le cadre de la loi antiterroriste et impliqué dans des agressions graves à l'arme blanche contre des citoyens, ajoute le communiqué. Les investigations menées ont également permis l'arrestation de quatre autres individus dans la même ville en liaison avec le réseau criminel.
Ce démantèlement intervient quelques semaines seulement après celui d'une cellule terroriste, dont les membres s'activaient à Tétouan, Fnideq et Fès pour embrigader et assurer le soutien financier à des combattants marocains et étrangers pour rallier les rangs de l'organisation de l'Etat islamique en Syrie et en Irak. Les investigations ont montré que les personnes recrutées par cette cellule bénéficiaient, dans des camps d'entraînement, de l'organisation, d'entraînements militaires intenses au maniement d'armes et aux techniques de fabrication d'explosifs et de voitures piégées avant d'être envoyés pour exécuter des opérations suicides ou combattre sur différents fronts où certains d'entre eux participaient à des opérations barbares comme la décapitation de soldats syriens et irakiens.
Pour rappel, Mohamed Hassad, ministre marocain de l'Intérieur, avait annoncé, fin juillet dernier, que l'Etat islamique représentait une menace terroriste réelle pour le Maroc. Celui-ci avait alors levé le niveau de vigilance à son niveau maximum.
Par ailleurs, une source bien informée, citée par la presse marocaine note que des consignes strictes ont été données aux services chargés du contrôle du trafic aérien pour signaler tout avion tentant de pénétrer dans l'espace aérien marocain sans l'autorisation des autorités compétentes.
Selon la presse marocaine, les Forces armées royales (FAR) ont mobilisé quelque 70.000 hommes pour faire face aux menaces terroristes en provenance de Libye et d'Irak. Les congés ont été suspendus et une partie de l'armée est aussi mobilisée dans les casernes. "Des missiles anti-aériens ont été déployés à travers les régions du pays et aucun avion ne doit aborder l'espace aérien national sans l'autorisation des Forces armées royales", indique la presse marocaine, qui parle d'une autre organisation terroriste, en l'occurrence Al Qaïda au Maghreb islamique. Très implantée en Libye, cette organisation rivalisant avec l'Etat islamique, aurait mis la main sur au moins onze avions civils libyens et pourrait s'en servir pour mener des attaques terroristes dans les pays du Maghreb, notamment le Maroc.