L'Iran a démenti dimanche les allégations selon lesquelles la République islamique aurait envoyé des troupes en Irak pour lutter contre les insurgés de l'Etat islamique, appelant à une coopération régionale et mondiale dans le but d'éliminer le groupe militant sunnite extrémiste qui a saisi maintenant de vastes zones en Irak et en Syrie.
"Nous sommes du côté de nos frères irakiens de toutes les sectes kurdes, sunnites et chiites qui combattent le terrorisme, mais nous ne croyons pas qu'ils ont besoin de la présence de soldats iraniens pour accomplir cette tâche," a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad-Javad Zarif lors d'une conférence de presse conjointe tenue dimanche avec son homologue irakien Hoshyar Zebari à Bagdad, capitale irakienne.
Le chef de la diplomatie iranienne a également indiqué que sa visite à Bagdad témoignait du soutien de la part de l'Iran à l'Irak dans sa lutte contre le terrorisme. L'Irak a été aux prises avec divers groupes d'insurgés pendant des années, cependant, ces deux derniers mois, les militants de l'Etat islamique ont beaucoup progressé en prenant les villes abandonnées par les soldats irakiens, ce qui suscite une grande préoccupation internationale.
"Nous sommes confrontés à ce groupe en Irak et en Syrie parce que ce groupe n'est pas contre une certaine ethnie, une certaine secte ou un certain pays, mais contre l'ensemble de la région, la paix et la sécurité internationale, et nous avons besoin d'une action coordonnée", a dit M. Zarif.
Par ailleurs, le ministre iranien a également réiteré le soutien de son pays au Premier ministre désigné irakien Haider al-Abadi, avant de souligner que l'iran "respecte celui qui est élu par le peuple irakien."
Pour sa part, le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari a déclaré à cette occasion qu'une "nouvelle réalité a été créée dans la région en raison des actes de terrorisme de l'État islamique. Nous sommes heureux du fait que tout le monde semble sentir la gravité de cette idéologie (de l'Etat islamique)".
Plus tôt dans la journée, M. Zarif a rencontré les principaux responsables irakiens, y compris le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, le Premier ministre désigné Haider al-Abadi et le président du Parlement Salim al-Jubouri.