Le référendum à venir en Ecosse a donné des ailes aux séparatistes du nord de l'Espagne, qui se sont rués en masse à Barcelone par cars entiers jeudi, agitant des drapeaux catalans et demandant un vote identique, que le gouvernement espagnol considère comme illégal.
Beaucoup de personnes portant des t-shirts jaunes et rouges portant la phrase « Le moment est venu ! » et criant « Independencia ! » en catalan ont rejoint une manifestation de masse, galvanisés par le vote pour l'indépendance de l'Ecosse de la semaine prochaine.
Le leader régional catalan Artur Mas a dit que son gouvernement n'a pas changé son intention d'organiser un référendum le 9 novembre dans cette région de 7,6 millions d'habitants, même si les experts disent que la moindre tentative sera bloquée par la Cour constitutionnelle de l'Espagne. M. Mas a dit à plusieurs reprises qu'il n'appellera pas à un vote illégal.
Si Madrid refuse d'autoriser un vote pour l'indépendance, un feu vert donné par M. Mas pourrait le mettre sur un terrain juridique périlleux. Lorsque la région Basque n'a pas réussi à obtenir l'autorisation d'un référendum similaire en 2005, l'Espagne avait alors déclaré que les responsables basques pourraient faire face à la prison s'ils persistaient dans leur idée.
Pour M. Mas, la prochaine étape viendra le lendemain du vote de l'Ecosse, et l'on s'attend alors à ce que le Parlement catalan approuve une mesure lui donnant le pouvoir de convoquer un référendum. Le gouvernement de Mariano Rajoy devrait en ce cas demander à la Cour constitutionnelle de l'Espagne de déclarer le vote illégal et les experts estiment que le tribunal ira en ce sens. Si Artur Mas maintient son engagement de ne pas faire appel à un vote illégal, il pourrait ensuite faire des élections régionales catalanes un référendum officieux, les parties se trouvant obligées de prendre position sur l'indépendance.