Trente et une personnes ont été tuées et 351 autres blessées dans des manifestations violentes en Turquie contre l'Etat islamique (EI), a indiqué vendredi le ministre turc de l'Intérieur, Efkan Ala.
Des milliers de Kurdes affluent dans les rues depuis lundi pour manifester contre l'avancée des combattants de l'EI vers Kobane, une ville du nord de la Syrie peuplée de Kurdes.
Les citoyens de 35 provinces turques ont été affectés par les manifestations et 1.024 manifestants ont été arrêtés, a indiqué le ministre aux journalistes, qui a ajouté que les décès étaient survenus à la suite d'affrontements entre groupes rivaux.
M. Ala a déclaré que deux policiers avaient été tués jeudi soir par des assaillants non identifiés ayant ouvert le feu sur ces agents alors qu'ils enquêtaient sur des lieux détruits lors des récentes manifestations dans la province de Bingol (est).
Le ministre a appelé la population à s'abstenir de manifester dans la rue en déclarant que la "spirale de la violence" devait s'arrêter.
Les affrontements ont été principalement provoqués par des partisans du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et le Hezbollah, un groupe islamiste radical turc, dont les membres sont pour la majorité Kurdes.
Kobane, aussi connu sous le nom d'Ain al-Arab, a essuyé de violentes attaques de la part de l'EI au cours des trois dernières semaines.
L'EI a réussi à s'emparer de centaines de villages kurdes autour de Kobane, forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir.
Le Parti populaire démocratique pro-kurde a appelé à manifester contre l'attaque sur Kobane et "la réticence [du gouvernement turc] sur la question".