Des Kurdes rendent hommage à quatre de leurs femmes combattantes tuées dans les affrontements avec l’Etat Islamique, le 14 octobre 2014. |
Les médias locaux ont rapporté mardi que des avions de combat turcs ont frappé des positions rebelles kurdes présumées dans le sud de la Turquie ; ce sont les premières grandes frappes aériennes contre le groupe rebelle depuis que les négociations de paix ont commencé il y a deux ans pour mettre fin à une insurrection qui dure depuis 30 ans.
Cette attaque intervient sur fond de tensions accrues en Turquie face à l'avance des militants de l'Etat Islamiques dans la ville syrienne de Kobani. Les Kurdes de Turquie accusent le gouvernement d’Ankara de rester les bras croisés alors que les Kurdes syriens se font massacrer dans la ville assiégée de l’autre côté de la frontière.
Le retour de la violence entre la Turquie et le Parti des travailleurs du Kurdistan, ou PKK, illustre la position compliquée à laquelle le pays fait face alors qu’il négocie son rôle avec ses alliés américains et de l'OTAN combattant les extrémistes de l’Etat Islamique. Le PKK et des groupes affiliés, y compris les combattants défendant Kobani, sont une force importante sur le terrain en Irak et en Syrie dans la lutte contre le groupe de l’Etat Islamique. Mais la Turquie considère toujours le PKK comme un adversaire terroriste dangereux. Elle a dit qu’elle ne se joindrait pas à la lutte contre l’Etat Islamique à moins que la coalition anglo-américaine ne vise également le régime du président syrien Bachar al-Assad.
Un communiqué de l'armée a déclaré mardi que les rebelles avaient attaqué un avant-poste à Hakkari avec des armes à canon long, lundi, incitant les militaires à riposter en utilisant des véhicules blindés. La déclaration ne fait aucune mention de la moindre frappe aérienne, mais selon un communiqué antérieur, les forces armées turques ont répondu « de la manière la plus forte » à l’attaque rebelle. De son côté, l’agence de presse Firat, proche du PKK, a confirmé les frappes aériennes, disant qu’au moins cinq endroits autour de la ville d’Hakkari ont été ciblés. L'agence a une version différente des événements, affirmant que ce sont les militaires turcs qui attaqué des combattants rebelles dans la région avec de l'artillerie pendant trois jours, forçant le PKK à riposter en tirant sur une unité militaire.