La Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) organise son Forum pour le Développement en Afrique (ADF-IX) du 12 au 16 octobre à Marrakech, la première édition du forum à avoir lieu en dehors de son siège à Addis-Abeba (Ethiopie).
La CEA a exprimé sa satisfaction de pouvoir organiser le Forum dans la capitale du Maroc, un pays considéré comme un centre stratégique du développement commercial de l'Afrique. "L'environnement politique y est stable, la situation géographique favorable, un cadre juridique opérationnel et des infrastructures de service suffisamment développées", lit-on dans le communiqué publié par la CEA annonçant l'événement.
Le Forum est organisé en collaboration avec la Commission de l'Union africaine, la Banque africaine de développement et d'autres partenaires clés en vue d'établir un programme de développement de l'Afrique qui reflète un consensus et mène à des programmes spécifiques pour sa mise en œuvre. Car, en dépit des perspectives de croissance positives, l'Afrique est toujours confrontée à un déficit de financement annuel de 31 milliards de dollars pour le seul secteur de l'énergie électrique, tandis que certains pays donateurs n'ont pas été à la hauteur de leurs engagements internationaux.
En 2013, les contributions des pays donateurs qui sont membres du Comité d'aide au développement n'ont représenté que 0,3 % de leur revenu national brut. Dans ce contexte, la mobilisation des ressources intérieures peut jouer un rôle central dans le financement du Programme de développement durable post-2015 qui vise à éradiquer l'extrême pauvreté, réduire les disparités socio-économiques et lutter contre les conséquences du changement climatique.
Le gouffre infrastructurel et technologique, couplé avec la dépendance continue à l'assistance financière des investissements étrangers et le déficit croissant d'environ 40 milliards de dollars des économies africaines non exportatrices de pétrole, exige une nouvelle approche de financement du développement soutenue par des formes innovantes de partenariat internationaux.
Ce rendez-vous biennal offre depuis sa première édition en 1999 une plate-forme à de nombreuses parties prenantes pour débattre et définir des stratégies concrètes pour le développement de l'Afrique. Le thème central de cet événement porte sur "les modes de financement novateurs pour la transformation de l'Afrique".
Ce thème découle de la constatation du rôle de la finance dans la réalisation du programme de transformation structurelle fondée sur les initiatives de développement proprement africaines et conduites sous l'impulsion de l'Afrique, d'après le communiqué sur l'événement. Il s'articulera également autour de cinq sujets concernant la mobilisation des ressources nationales, les mouvements financiers illicites, les capitaux privés, les nouvelles formes de partenariats et les questions de financement liées au climat.
L'événement devrait réunir plus de 700 délégués (chefs de gouvernement, décideurs politiques, chefs d'entreprises, experts et leaders d'opinion africains et du reste du monde). A cette occasion, Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la CEA, a affirmé que "le Forum cherche à améliorer la capacité de l'Afrique à explorer les mécanismes de financement novateurs comme une véritable alternative pour financer le développement en Afrique".