Le taux de croissance au Maroc serait de 4,6% en 2015, selon la Banque mondiale (BM), qui a recommandé une accélération des réformes pour attirer les investissements locaux et étrangers nécessaires à une croissance pérenne.
L a perspective affichée par la BM rejoint celle formulée par le Centre marocain de conjoncture (CMC), qui prévoit un redressement du cycle des affaires l'année prochaine avec un taux de croissance de 4,9%. Soit 1,2 point de plus que les prévisions du Haut Commissariat au Plan (HCP) du Maroc annoncées en juin dernier et 0,3 point supplémentaire comparé aux projections de la Banque mondiale.
Dans sa dernière note sur les perspectives de croissance économique au Maroc, le CMC table ainsi sur l'amélioration des principaux facteurs agissant sur la dynamique de croissance tant au plan de l'environnement économique interne qu'externe.
Dans la note de cadrage, adressée dernièrement par le chef du gouvernement marocain Abdelillah Benkirane aux services publics concernés, le renforcement de la confiance dans l'économie marocaine, l'amélioration de sa compétitivité, la promotion de l'investissement privé et le soutien de l'entreprise constitueront un des axes majeurs de la loi de Finances 2015.
La lettre du cadrage souligne également l'importance de la mise en oeuvre du plan national pour l'accélération du développement industrielle, qui vise à augmenter de 9 points la part de ce secteur dans le PIB, pour passer de 14% à 23% à l'horizon 2020, de la mise en valeur de la stabilité politique, la confiance et la crédibilité dont jouit le Maroc afin de consolider les bases d'un modèle diplomatique marocain dans sa dimension économique, qui représente une locomotive dans les relations Sud-Sud sur le plan africain, maghrébin et arabe, et de l'encouragement du secteur informel à s'intégrer de manière progressive dans le circuit économique.
L'amélioration du climat des affaires et l'encouragement des investissements privés, la promotion des entreprises, notamment les PME, et le renforcement des exportations et des entreprises exportatrices figureront également parmi les priorités dans la loi de Finances 2015.
Selon la BM, la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord (MENA) devrait connaître une croissance moyenne de 4,2 % en 2015, en léger progrès par rapport aux années 2013 et 2014. La croissance de l'économie pourrait même s'établir à 5,2 %, sous réserve d'une reprise de la consommation intérieure, de l'allègement des tensions politiques en Egypte et en Tunisie, favorisant ainsi le retour des investissements, et d'un redémarrage complet de la production de pétrole en Libye, relève le rapport de suivi de la situation économique de la région MENA. Avec sa population jeune et instruite, sa position géographique stratégique et ses ressources naturelles, la région a un incroyable potentiel, souligne le rapport, précisant qu'en Egypte, en Tunisie et au Maroc, la croissance devrait s'accélérer pour atteindre 3,1%, 2,7% et 4,6% respectivement.
Le document fait savoir également que les déséquilibres macroéconomiques et l'ampleur des réformes à achever, notamment en matière de subventions, sont autant d'obstacles à l'afflux d'investissements, nationaux et étrangers, qui pourraient enclencher une croissance durable.