Avec la suspension des vols d'Air France vers la Sierra Leone, le Maroc est le dernier pays à desservir de manière régulière les trois principaux pays frappés par l'épidémie d'Ebola, une singularité qui s'explique par la stratégie africaine du Maroc.
Ainsi, la Compagnie aérienne Royal Air Maroc (RAM), de par sa position de meilleure compagnie aérienne régionale en Afrique pour l'année 2014, a maintenu ses vols au départ et à destination des pays africains à l'heure où les autres transporteurs aériens ont choisi la solution de la facilité : déserter les tarmacs africains de peur d'être rattrapés par le virus Ebola.
La RAM a annoncé sa décision de maintenir, jusqu'à nouvel ordre, ses vols sur les pays touchés par l'épidémie d'Ebola : la Guinée Conakry, le Liberia et la Sierra Leone, dans une démarche de solidarité responsable. Un communiqué de la compagnie aérienne marocaine précise que le maintien de l'activité du transporteur national contribue à la lutte contre l'épidémie car les avions de la RAM sont parmi les rares moyens de transport qui permettent d'acheminer le matériel et l'aide humanitaire ainsi que le personnel dépêché par la communauté internationale pour endiguer la propagation de la maladie et pour assister les populations de ces pays.
Dans un entretien au quotidien francophone "L'Economiste" publié lundi, le président directeur général de la RAM, Driss Benhima, a indiqué qu'en décidant de maintenir ses vols, la RAM répond aux appels incessants des organisations internationales telles que les Nations Unies et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) mettant en garde contre le risque d'imposer un embargo qui compliquerait davantage les efforts de lutte contre l'épidémie. Concernant les mesures sanitaires prises par la RAM pour protéger son personnel dans ces pays et se prémunir contre le risque de transporter un passager malade, M. Benhima a indiqué que la compagnie a renforcé les contrôles sanitaires et le dispositif de mesures préventives tant au niveau des vols que des escales africaines, et de l'aéroport Mohammed V de Casablanca, en collaboration avec les autorités sanitaires locales et les instances internationales chargées du transport aérien et de la lutte contre les épidémies.
Pour rappel, l'Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) avait rendu public récemment un communiqué dans lequel elle affirme que le risque de transmission du virus Ebola durant un vol demeure "très faible", appelant les pays à prendre des mesures adaptées aux risques plutôt que des mesures générales interdisant les vols et le commerce. Contrairement à la grippe ou la tuberculose, le virus Ebola ne se transmet pas par voie aérienne mais "nécessite un contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou les liquides organiques de personnes ou animaux vivants ou morts, des situations improbables durant un vol", explique l'association professionnelle.
Sur le même sujet, le ministère marocain de la Santé mobilise tous les moyens humains et logistiques pour assurer la couverture médicale de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA et de la CAN, qui auront lieu au Maroc, respectivement du 10 au 20 décembre 2014 et du 17 janvier au 8 février 2015, indique un communiqué du ministère de la Santé.
Une commission nationale chargée de la mise en place du plan opérationnel de cette couverture sanitaire a été constituée sous la présidence du ministre marocain de la Santé. Ce plan opérationnel répondra aux exigences organisationnelles de la FIFA et de la Confédération africaine de football (CAF) ainsi qu'aux recommandations de l'OMS, en matière de mesures de sécurité sanitaire des rassemblements de masse, explique un communiqué du ministère. Ce dispositif sera déployé aussi bien dans les points d'entrée frontaliers, les villes hôtes, les stades, les fans zones et autres lieux d'accueil.