En visite en Turquie, le Pape François a déclaré vendredi que la lutte contre la faim et la pauvreté, plutôt que l'intervention militaire seule, était la clé pour arrêter les militants islamistes se rendant coupables de « violences barbares » en Syrie et en Irak. Les insurgés de l'Etat Islamique ont persécuté chiites musulmans, les chrétiens et ceux qui ne partagent pas leur vision ultra-radicale de l'Islam sunnite alors qu’ils se sont taillés un califat auto-proclamé sur des pans entiers de la Syrie et de l'Irak.
Après avoir rencontré le président turc Tayyip Erdogan, le Saint-Père a dit qu’il était légitime d’arrêter un agresseur injuste, mais a demandé un engagement concerté pour consacrer des ressources « non pas pour des armes, mais pour les autres batailles nobles dignes de l'homme - la lutte contre la faim et la maladie ».
La Turquie abrite actuellement près de 2 millions de réfugiés en provenance de Syrie, dont des milliers de chrétiens. Les chrétiens constituent environ 10% des 22 millions de la population de la Syrie avant le début de la guerre civile en 2011, tandis que la population chrétienne d'Irak a chuté de près de 70% depuis le début de sa guerre en 2003.
Le Souverain Pontife s’est rendu à Istanbul où il rencontrera samedi le Patriarche Œcuménique Bartholomée, chef spirituel de 300 millions de chrétiens orthodoxes dans le monde entier, dans le cadre d'un effort pour forger des liens plus étroits entre les anciennes branches occidentales et orientales du christianisme. Le siège de Bartholomée reste à Istanbul, un vestige de l'Empire byzantin, alors même qu’en Turquie les chrétiens orthodoxes sont désormais moins de 3000 au sein d’une population de 75 millions de musulmans.