D'après le journal britannique le Guardian, le souverain pontife, mécontent de ses ordres et de ses règles strictes, aurait démis de ses fonctions Daniel Anrig, 42 ans, le commandant de la Garde suisse au Vatican. Nommé par le pape Benoît XVI en 2008, son contrat de cinq ans avait été prolongé indéfiniment depuis. La nouvelle a été confirmée par l'Osservatore Romano, le quotidien du Vatican, en ces termes : « Le Saint-Père a ordonné que le colonel Daniel Rudolf Anrig, commandant du corps de la Garde suisse pontificale, terminera son service le 31 janvier 2015, au terme de la prolongation accordée après la fin de son mandat quinquennal ».
Connu depuis son élection pour son style plus décontracté et plus proche des gens, l'embarras du Saint-Père concernant les règles strictes des gardes suisses semblait évident depuis son arrivée sur le trône de Saint-Pierre en 2013. Le pape François, d'origine argentine, aime le contact direct avec les gens, ce qui a toujours causé des sueurs froides à son service de sécurité. On l'a même vu serrer la main à l'un des gardes suisses, quasiment du jamais vu au Vatican où ce genre de contact physique est en opposition avec le protocole.
Malgré leur aspect chamarré et leur apparence surannée, qu'on ne s'y trompe pas, les Gardes suisses, si populaires auprès des touristes, sont tout sauf des amateurs. Comme il est précisé sur leur site Internet, « Dans l'uniforme de la Renaissance traditionnelle se trouve un Suisse jeune, moderne et bien instruit. Il partage aujourd'hui encore avec son ancêtre du XVIe siècle la forte conviction que l'Eglise de Jésus-Christ et l'héritier de Saint Pierre méritent que l'on s'engage pour eux – s'il venait à être nécessaire, même donner sa propre vie pour eux ».
Néanmoins, la nomination de Daniel Anrig en 2008 avait suscité des controverses après la révélation que cet ancien chef de la police suisse avait été impliqué dans un cas d'abus où des prisonniers immigrés avaient été contraints de se déshabiller et aient été photographiés dans des positions humiliantes, avant que l'affaire soit finalement classée.