D'après les dernières estimations de la chaîne publique NHK, Shinzo Abe a remporté les élections de dimanche qu'il avait lui-même provoquées et qui devaient être une sorte de referendum pour ou contre pour sa politique économique, baptisée " Abenomics ". Le Parti Libéral Démocrate (PLD, droite) du Premier ministre aurait obtenu entre 275 et 306 des 475 sièges en jeu, alors qu'il en comptait 295, et pourrait conserver une majorité des deux tiers de la chambre basse avec son allié centriste du Nouveau Komeito, qui aurait lui obtenu entre 31 et 36 sièges, contre 31 députés sortants. Les résultats officiels seront publiés le lundi matin, mais, historiquement, les sondages de sortie des médias se sont toujours avérés exacts.
" Je suis soulagé que la coalition du parti au pouvoir ait remporté la majorité et que le gouvernement ait été maintenu ", a déclaré M. Abe sur NHK. Commentant le faible taux de participation, il a ajouté que cela montre que " nous devons améliorer la confiance des électeurs dans la politique ", assurant que " L'économie est notre priorité - nous demanderons aux chefs d'entreprise d'augmenter les salaires en avril et de s'assurer que la reprise se propage à l'ensemble de l'économie ".
Shinzo Abe avait appelé à des élections anticipées le 18 novembre et dissous la chambre basse du parlement quelques jours plus tard, après l'impact d'une hausse des taxes à la consommation à 8% contre 5% auparavant qui a plongé l'économie japonaise dans la récession. Il a également retardé une deuxième hausse de la taxe sur les ventes à 10%, initialement prévue pour octobre 2015, de 18 mois en raison des craintes que cela puisse encore faire dérailler la dynamique de croissance.
La décision de convoquer des élections est intervenue alors que la cote de popularité de Shinzo Abe a faibli. En novembre, un sondage réalisé par le radiodiffuseur national NHK a montré un soutien au gouvernement dirigé par le PLD de 8 points de pourcentage par rapport au mois précédent, pour arriver à un plus bas niveau historique de 44% dans un contexte de doutes croissants envers ses efforts pour stimuler l'économie. La décision du Premier ministre avait surpris, mais selon les analystes, Shinzo Abe avait alors fait le pari d'une élection anticipée afin d'obtenir un effet de levier pour faire passer des réformes impopulaires jugées nécessaires pour atteindre ses objectifs économiques et politiques.