Manuel Pulgar-Vidal, Ministre de l'Environnement du Pérou. |
Les négociateurs sur le climat ont réussi à sauver un compromis à Lima dimanche, préparant le terrain pour un pacte mondial à Paris l'année prochaine, tout en rejetant cependant un contrôle rigoureux des limites d'émissions de gaz à effet de serre qu'ils prévoient. Avec plus de 30 heures de retard, les délégués de plus de 190 pays se sont entendus sur les informations qui doivent figurer dans les engagements que ces pays soumettront pour le futur Pacte de Paris.
Ils ont discuté toute la journée samedi sur contenu de la décision, les pays en développement craignant que le texte ne rende floue la distinction entre ce que les pays riches et pauvres devraient faire. Le projet final atténué ces préoccupations en disant que les pays ont des « responsabilités communes mais différenciées » pour faire face au réchauffement climatique. « En tant que texte, il n'est pas parfait, mais il inclut les positions des différentes parties », a déclaré Manuel Pulgar-Vidal, Ministre de l'Environnement, qui était le président de la conférence et a passé la majeure partie de la réunion du jour à rencontrer les délégations séparément.
L'objectif des négociations était de préparer un accord mondial à Paris qui mette le monde sur la voie de la réduction des gaz à effet de serre, que les scientifiques accusent de réchauffer la planète. Beaucoup de pays en développement, les plus vulnérables aux impacts du changement climatique, accusent les pays riches de se dérober à leurs responsabilités dans la lutte contre le changement climatique et de refuser de payer pour les dégâts qu'ils causent.
En présentant un nouveau, quatrième projet juste avant minuit, le ministre de l'environnement péruvien avait donné à un groupe fortement réduit de délégués une heure pour l'examiner. De nombreux délégués avaient déjà quitté le centre de conférence de fortune installé sur des terrains de l'état-major du Pérou. Il a également restauré la formulation exigée par les petits États insulaires sur le risque d'être inondés par la montée des eaux, de mentionner un mécanisme de « pertes et dommages » énoncé dans les négociations de l'an dernier en Pologne, qui reconnaît que les nations les plus durement touchées par le changement climatique auront besoin d'une aide financière et technique.
Toutefois, le projet approuvé a affaibli les termes du contenu des engagements, disant qu'ils « peuvent » au lieu de « doivent » comporter des informations quantifiables montrant comment ces pays entendent respecter leurs objectifs d'émissions. Historiquement, les pays occidentaux sont les plus gros émetteurs. Actuellement, la plupart des émissions de CO2 proviennent cependant de pays en développement comme la Chine et l'Inde, dont la forte croissance de leurs économies leur permet de sortir des millions de personnes de la pauvreté.