Le président kenyan Uhuru Kenyatta s'est engagé vendredi à prendre des mesures sévères contre les terroristes qui ont intensifié leurs attaques dans ce pays d'Afrique de l'Est.
S'adressant aux Kenyans à l'occasion des célébrations marquant le 51ème anniversaire de l'indépendance du pays à Nairobi, M. Kenyatta a déclaré que son gouvernement avait pris des mesures institutionnelles et juridiques pour contribuer à éliminer le mouvement Al-Shabab, milice à laquelle sont attribués un grand nombre de décès d'innocents dans le pays.
"Nous avons réfléchi intensément et interrogé la pertinence de nos lois et de nos institutions de sécurité pour répondre aux besoins dans ce domaine. Notre conclusion est que le Kenya doit renforcer sa capacité à détecter, superviser et éliminer les menaces de sécurité", a-t-il dit.
Il a appelé les Kenyans à faire face à la réalité que le Kenya est engagé dans une lutte contre des ennemis bien formés, bien armés et dangereux, ce qui nécessite un changement de perspective.
Un examen des lois du pays a révélé qu'elles étaient inadaptées pour enrayer les activités de ces criminels, c'est pourquoi il est nécessaire de rationaliser les lois sur la sécurité, a déclaré M. Kenyatta.
"Pour mener à bien ce processus requis de toute urgence, aucune liberté ne sera sacrifiée sauf celles des terroristes", a déclaré le président.
Ces propos de M. Kenyatta surviennent alors que le gouvernement kenyan a présenté mardi devant le Parlement une série de propositions pour amender les lois sur la sécurité, octroyant davantage de pouvoirs aux agences de l'État et de la sécurité pour aider à contrecarrer les activités terroristes dans ce pays.
Le Projet de loi sur la sécurité amendée de 2014 prévoit un durcissement de la surveillance des terroristes et autres éléments criminels, ainsi que des peines plus dures contre les personnes jugées comme des menaces pour la sécurité nationale.
Cette loi survient alors que des opérations de combattants somaliens sèment la terreur en Somalie et au Kenya ces dernières années, avec des attentats coordonnés contre des hôtels, des centres commerciaux, et d'autres zones civiles.
Les amendements proposés adopteront des peines plus radicales, dont une peine de réclusion de 20 ans pour toute personne reconnue coupable d'avoir encouragé ou aidé le terrorisme dans le pays.
Si elle est adoptée, cette nouvelle loi permettra la détention de personnes sans procès au-delà des 24 heures prévues dans la Constitution.
Le président, accompagné de ses homologues d'Ouganda, Yoweri Museveni, du Rwanda, Paul Kagame, et du Ghana, John Dramani Mahama, pour les célébrations du 51ème anniversaire de l'indépendance, a déclaré que cette rationalisation des lois sur la sécurité s'inscrivait dans le cadre de la stratégie à grande échelle et à long terme du gouvernement pour assurer une sécurité à la hauteur des normes internationales.