Le président français François Hollande s'est vu remettre vendredi par deux députés un rapport qui préconise notamment une "sédation profonde et continue" pour les patients en phase terminale mais sans aller jusqu'à l'euthanasie, rapporte vendredi la presse française.
"Les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), auteur de l'actuelle loi sur la fin de vie, ont remis aujourd'hui au président de la République un rapport en vue de mieux prendre en compte les souhaits des patients et leur assurer une 'fin de vie apaisée'", écrit vendredi matin le journal Les Echos.
"Le chef de l'Etat, qui s'est exprimé dans la foulée de la remise du rapport, a annoncé qu'une loi sur la fin de vie serait prochainement votée sur la base du rapport Claeys-Leonetti", poursuit le quotidien.
La mesure phare préconisée par le rapport est la possibilité de recourir à la "sédation profonde et continue" pour les patients en phase terminale mais sans aller jusqu'à l'euthanasie, souligne la presse française.
La sédation est "un traitement conduisant à une altération profonde et continue de la vigilance
jusqu'au décès, associé à l'arrêt des dispositifs de maintien en vie", a expliqué François Hollande.
Le chef de l'Etat a ensuite précisé les différentes situations dans lesquelles cette mesure pourrait être appliquée : lorsque le pronostic vital est engagé, lorsque le patient veut arrêter tout traitement, lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté et si une personne bien portante ou déjà malade a écrit des directives en ce sens, rapporte le site d'information FranceTV Info.
Ces directives, dites "directives anticipées", permettent depuis 2005 à chacun "d'exprimer à l'avance son opposition à tout acharnement thérapeutique", rappelle Les Echos.
Actuellement limitées à trois ans, elles "n'auront plus de durée limitée de validité mais seront modifiables à tout moment", précise FranceTV Info. Et surtout, elles seront "contraignantes" pour les médecins, a annoncé François Hollande.
Enfin, le chef de l'Etat "a par ailleurs indiqué qu'un 'enseignement spécifique' serait proposé aux professions médicales dès la rentrée 2015", note le site d'information.
La révision de la loi sur la fin de vie de 2005 "était l'une des promesses de campagne de François Hollande qui avait, dès 2012, évoqué la possibilité pour toute personne 'en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable' de demander à bénéficier d'une 'assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité'", rappelle vendredi Les Echos.
"Mais les crispations et manifestations lors du débat sur le mariage homosexuel ont incité François Hollande à temporiser", explique le quotidien, ajoutant que le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) avait souligné en octobre "l'existence d'un 'profond clivage' dans l'opinion sur les questions du suicide assisté et de l'euthanasie".
François Hollande a annoncé vendredi matin "la tenue d'un débat parlementaire dès janvier pour l'examen d'une nouvelle loi", conclut FranceTV Info.