La police turque a arrêté dimanche des journalistes, des responsables de médias et même le scénariste d'une série télévisée populaire, qui ont été accusés d'avoir « formé, dirigé et d'être membres d'une organisation terroriste armée ».
Les personnes arrêtées sont associés à l'influent mouvement religieux Gülen, dont les adeptes ont un réseau actif d'écoles et d'entreprises. Le gouvernement accuse le mouvement d'infiltrer la police et la justice. Parmi ceux qui sont actuellement détenus figurent Ekrem Dumanli, rédacteur en chef de Zaman, le journal le plus diffusé du pays.
La police, arrivée à 7h30, a été accueillie par des dizaines de manifestants criant « les médias libres ne peuvent pas être réduits au silence ». Les journalistes et les supporters de Gülen organisé monté une veillée après avoir été prévenus du raid par des tweets. La police, qui s'était retirée, n'a réapparu que dans l'après-midi quand M. Dumanli s'est rendu volontairement.
Egalement mis en garde, Hidayet Karaca, patron de la télévision Samanyolu, affiliée à Gulen, ainsi que le directeur, producteur et scénariste de feuilletons politiques de longue durée qui jettent le doute sur les tentatives du gouvernement de négocier un accord avec les militants kurdes, les dépeignant comme un complot ourdi dans les coulisses à Téhéran.
Jusqu'à récemment, le mouvement Gülen avait compté parmi les partisans les plus enthousiastes d'Erdogan. Le groupe de médias Zaman avait soutenu toute une série de procès qui ont impliqué des dizaines de militaires condamnés pour avoir tenté de fomenter un coup d'Etat.