L'administration Obama a imposé vendredi une nouvelle vague de sanctions contre les membres du gouvernement nord-coréen, dans la première réponse officielle du gouvernement américain à la cyber-attaque contre Sony Pictures Entertainment.
Malgré les doutes persistants des analystes en sécurité privée sur la possible responsabilité de la Corée du Nord dans l’attaque –ce que le FBI prétend- la Maison Blanche a décrit les nouvelles sanctions comme des représailles contre Pyongyang. « Nous prenons au sérieux l'attaque de la Corée du Nord qui visait à créer des effets financiers destructeurs sur une société américaine et menacer les artistes et d'autres personnes dans le but de restreindre leur droit à la libre expression », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué. « Comme le président l'a dit, notre réponse à l'attaque de la Corée du Nord contre Sony Pictures Entertainment sera proportionnelle, et aura lieu à un moment et de la manière de notre choix. Les actions d'aujourd'hui sont le premier aspect de notre réponse ».
Un décret signé par le président Obama autorise des sanctions contre les organismes et les fonctionnaires associés au gouvernement nord-coréen et au Parti des travailleurs de Corée. Barack Obama, dans le texte, cite la Corée du Nord et « ses actions et mesures provocatrices, déstabilisatrices et répressives ... y compris ses actions destructrices et coercitives, liées à l’informatique en novembre et décembre 2014 ».
Le Département du Trésor, à son tour, a désigné trois entités liées au gouvernement et 10 responsables nord-coréens dans le cadre de ces sanctions. Les sanctions leur refusent l'accès au système financier américain et les empêchent d'entrer aux États-Unis. Le ministère n’a pas nommé le leader nord-coréen Kim Jong-un, mais désigné des représentants du gouvernement en poste en Russie, en Iran et en Syrie, entre autres. Il a également désigné l'organisation de base de renseignements de la Corée du Nord, son marchand d'armes de base et une organisation qui s’occupe des achats de technologie, du nom de Korea Tangun Trading Corporation.
Ces derniers jours, cependant, des experts en cybersécurité dans le secteur privé ont soulevé des doutes sur la culpabilité de la Corée du Nord derrière l'attaque de Sony. Une entreprise, Norse, a informé plus tôt cette semaine le FBI sur des preuves qui, selon elle, pourraient appuyer la théorie selon laquelle l’attaque vient des Etats-Unis même, impliquant d’anciens membres du personnel de Sony. Entre autres détails, Norse cite des données sur des échantillons de logiciels malveillants qui pointent vers des « informations d'initié super super –détaillées » que seul un initié Sony pouvait connaitre.