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Le glas a déjà sonné pour Boko Haram

( Source: le Quotidien du Peuple en ligne )

09.02.2015 16h51

Le 5 février, le Conseil de sécurité des Nations Unies a publié une déclaration condamnant fermement les attaques répétées du groupe extrémiste Boko Haram, actif dans le nord du Nigeria, qui ont causé la mort d'un grand nombre de civils et de soldats au Cameroun et au Tchad, et appelant les pays de la région à renforcer et coordonner les opérations militaires pour lutter de façon plus efficace contre cette organisation terroriste.

Le 4 février, les militants de Boko Haram avaient lancé une attaque contre la ville de Fotokol, à la frontière avec le Cameroun, causant la mort de 81 civils. Boko Haram avait également naguère occupé la ville. Le Cameroun et le Tchad avaient alors immédiatement mis sur pied une coalition et lancé une contre-offensive pour reprendre la ville. Ce jour-là, plus de 300 militants extrémistes furent tués dans les combats. Mais 13 soldats tchadiens et 6 soldats camerounais perdirent aussi la vie.

Ces dernières années, les pillages et les incendies auxquels s'est livré Boko Haram se sont multipliés à un rythme effréné. Le groupe a attaqué des casernes, brûlé des maisons, tuant, violant les femmes, commettant toutes sortes d'atrocités. Mais il n'a également pas cessé de harceler les pays voisins du Nigeria, comme le Cameroun, le Tchad et le Niger, semant la panique dans les populations locales et les contraignant à fuir. La production et les activités commerciales locales et la vie des gens en ont également été gravement perturbées.

Il est sans doute difficile de décrire en quelques mots à quel point Boko Haram est maléfique. Mais le plus impressionnant de leurs méfaits a sans doute été l'enlèvement d'étudiantes du secondaire en avril de l'année dernière. À l'époque, le groupe extrémiste a attaqué une école secondaire pour filles de l'Etat de Borno, dans le Nord-ouest du pays, enlevant plus de 200 étudiantes. Selon les informations reçues plus tard, ces étudiantes ont ensuite été vendues pour 12 Dollars US chacune. Vendues en esclavage ou victimes de mariages forcés, elles ont été plongées dans une situation misérable. Récemment, il a été dit que Boko Haram aurait encore massacré 2 000 civils dans l'Etat de Borno et les zones environnantes. Bien que le bilan officiel donné par le Nigeria (moins de 150 personnes) soit relativement faible, cet évènement a encore suscité une vive indignation de la part de la communauté internationale.

Pourquoi Boko Haram arrive-t-il à ce point à répandre le mal un peu partout ? Cela est très lié aux régions où il se livre à ses activités. Ses activités armées ont souvent lieu autour du Lac Tchad. Et il s'avère que la région du lac Tchad, à la jonction de quatre pays, à savoir le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria, est l'exemple parfait d'une zone plus ou moins abandonnée par ces pays, et où la situation en matière de sécurité est faible. En outre, c'est une région abritant un certain nombre de bassins hydrographiques où la population est nombreuse, et elle est adossée à des montagnes, ce qui facilite les activités de guérilla contre les armées régulières. En outre, la plupart des tribus d'ici sont musulmanes et parlent le haoussa. Cela permet à ce groupe de brandir la bannière « islamique », et comme les militants extrémistes parlent aussi le haoussa, cela facilite leur fusion dans la population locale, augmentant la difficulté de la répression. Cependant, il est permis de douter que ces gens protègent les intérêts des musulmans. Car souvenons-nous qu'au début de l'attaque lancée contre le Cameroun, Boko Haram a brûlé une mosquée, tuant des fidèles musulmans qui y priaient.

Cependant, leur avantage pourrait bien aussi, sous certaines conditions, constituer un désavantage. Parce qu'ils se trouvent dans cette zone laissée à l'abandon par les quatre pays qu'elle couvre, si ceux-ci s'unissent véritablement dans la lutte contre l'organisation terroriste, le puissant groupe Boko Haram se retrouvera dans une position d'assiégé. Et à ce moment-là, le jour qui verra sa destruction ne sera pas loin.

Face au hideux visage de Boko Haram, les pays africains se sont vraiment décidés à agir. Les dirigeants présents au Sommet de l'Union Africaine, qui a eu lieu les 30 et 31 janvier, se sont entendus sur la création d'une Force multinationale mixte de 7 500 hommes pour lutter contre cette organisation extrémiste. Suivant cette décision, les experts de la lutte antiterroriste africains et occidentaux se sont réunis dans la capitale du Cameroun Yaoundé, pour discuter de la façon de déployer cette coalition multinationale. Cette nouvelle capitale est le signe du lancement d'une campagne d'annihilation de Boko Haram.

Souvenons-nous de 2012, quand des forces séparatistes et des organisations terroristes extrémistes au Mali se sont montrées particulièrement hardies, finissant par occuper l'ensemble du nord du pays. Mais avec le soutien actif de l'armée française, les forces gouvernementales maliennes ont finalement repris le terrain perdu. Vu sous cet angle, aussi longtemps que les pays africains, en particulier les pays d'Afrique centrale, seront unis comme les doigts d'une main, alors il sera possible de faire face aux forces séparatistes et au terrorisme comme le Mali l'a fait, et d'exterminer Boko Haram. Dans les opérations de contre-terrorisme, la force multinationale devra également s'efforcer de couper les lignes d'approvisionnement logistique et les sources de financement de Boko Haram. Il faut mobiliser les tribus et les villages locaux pour qu'ils créent des unités armées de légitime défense, et qu'ils se coordonnent avec les forces gouvernementales pour faire face aux attaques des extrémistes.

D'après certaines informations, dans la lutte contre Boko Haram, la France a envoyé des avions de reconnaissance pour recueillir des renseignements destinés à aider l'armée tchadienne. Mais il faut aussi accroître les efforts d'assistance. Dans la lutte contre le terrorisme en Afrique centrale, la Français ne doit pas être absente.

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