Huit responsables des Nations Unies ont prévenu vendredi dans un communiqué conjoint que l'incapacité de la communauté internationale à mettre fin à la guerre en Syrie mettait en cause sa crédibilité, alors que le conflit en Syrie entre dans sa cinquième année.
"L'effroyable crise en Syrie entre dans sa cinquième année. Une crise qui continue d'avoir un coût humain inacceptable. Une crise que la communauté internationale n'a pas réussi à stopper ", ont dénoncé ces responsables.
"La population de Syrie, et les gens à travers le monde, veulent que les souffrances cessent", ajoute le commmuniqué conjoint. " Nous demandons : que faut-il faire pour mettre fin à cette crise? L'avenir d'une génération est en jeu. La crédibilité de la communauté internationale est en jeu", ont indiqué ces responsables.
Les huit responsables onusiens incluent la secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, la représentante spéciale du secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, Zainab Bangura, la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr. Margaret Chan, la directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Ertharin Cousin, le haut-commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres, le commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Pierre Krähenbühl, le directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Anthony Lake, et la représentante spéciale du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, Leila Zerrougui.
Selon l'ONU, en quatre ans de guerre, le conflit a tué plus de 200.000 personnes. Plus de 12,2 millions de personnes en Syrie ont besoin d'une assistance et 3,9 millions de personnes ont fui le pays en quête de sécurité.
"Nous avons exprimé notre horreur, notre indignation, notre frustration alors que nous voyons la tragédie se dérouler sous nos yeux. En tant que leaders humanitaires nous nous engageons à continuer à faire de notre mieux pour aider tous ceux qui sont pris dans cette guerre. Les gens vulnérables. Ceux qui sont assiégés. Avec nulle part où aller",ont déclaré les huit responsables.
Selon eux, il faut que les dirigeants du monde "mettent de côté leurs différences et utilisent leur influence pour apporter des changements significatifs en Syrie : pousser les parties prenantes à cesser les attaques aveugles contre les civils; obtenir la levée de sièges qui maintiennent prisonnières plus de 212.000 personnes sans nourriture depuis des mois; permettre la livraison de fournitures chirurgicales et médicales vitales; mettre fin à la punition collective de civils consistant à couper l'approvisionnement en eau et en électricité; et éviter l'effondrement complet du système éducatif".