Les rebelles chiites Houthis se sont emparés mercredi soir de l'aéroport international d'Aden après la retraite de milices tribales, a déclaré un responsable de la sécurité à Xinhua.
"Des dizaines de milices tribales alliées du président Abd Rabbo Mansour Hadi ont quitté leurs positions autour de l'aéroport d'Aden et se sont dirigées vers la province méridionale d'Abyan", a déclaré la source sécuritaire locale sous couvert de l'anonymat.
"Après leur départ, les forces fidèles aux rebelles Houthis sont arrivées de certains camps militaires à l'intérieur d'Aden et ont pris le contrôle de l'aéroport", a ajouté la source.
Des résidents locaux ont dit avoir entendu de fortes explosions et des coups de feu dans différents quartiers de la ville qui, pour le président yéménite affaibli, constitue le dernier refuge du pays alors que les rebelles chiites Houthis se rapprochent rapidement de la capitale provisoire de M. Hadi.
Des centaines de résidents locaux se sont précipités dans certains édifices gouvernementaux et dans les bâtiments du palais républicain pour les piller, selon les sources locales.
Parallèlement, de violentes combats continuent d'opposer des rebelles chiites Houthis soutenus par des forces de sécurité et des milices pro-Hadi dans la province méridionale de Lahij, à proximité des frontières avec Aden.
Plus tôt dans la journée, les rebelles Houthis ont pris le contrôle total d'une base aérienne militaire stratégique à Lahij et capturé le ministre yéménite de la Défense ainsi que plusieurs hauts responsables de l'armée fidèles à M. Hadi.
Des avions de chasse des rebelles chiites Houthis ont lancé trois roquettes contre des bâtiments du palais présidentiel à Aden plus tôt dans la journée de mercredi, a déclaré à Xinhua un représentant du gouvernement.
"Trois roquettes ont frappé des bâtiments à l'intérieur du palais présidentiel, à Aden, mais aucune victime n'a été signalée pour le moment", a déclaré le représentant local sous couvert de l'anonymat.
Des résidents habitant à proximité du palais, construit sur une colline à l'intérieur de la ville, ont déclaré avoir entendu de fortes explosions ainsi que des coups de feu et ont vu de la fumée s'échapper du palais.
Une source militaire a déclaré que les gardes présidentiels avaient utilisé des pièces d'artillerie antiaérienne pour faire fuir les avions de chasse qui venaient de Sanaa.
Une source au palais présidentiel a déclaré à Xinhua que M. Hadi est encore à Aden afin de commander ses forces et de lutter contre les rebelles Houthis.
Il a déclaré que M. Hadi est "dans un lieu sûr et bien gardé et qu'il ne quittera pas le pays", tout en refusant de confirmer si M. Hadi se trouvait ou non dans le palais présidentiel.
Lundi, le chef houthi Abdulmalik al-Houthi a appelé à une mobilisation militaire d'ampleur pour restaurer la sécurité dans le sud, accusant M. Hadi et les pays du Golfe de déstabiliser le Yémen.
Fin février, M. Hadi s'est réfugié à Aden, la deuxième plus grande ville du pays, après avoir été assigné plusieurs semaines à résidence dans la capitale Sanaa par le groupe houthi. Il a alors relancé la confrontation avec le groupe chiite qui a pris le contrôle de la capitale en septembre de l'an dernier.
A l'occasion de son premier discours public depuis son arrivée à Aden, M. Hadi a demandé samedi que le groupe houthi se retire de Sanaa et des autres provinces.
Le Yémen est en proie à des violences d'ampleur dans les régions du sud du pays depuis le début du mois, faisant craindre qu'il ne tombe dans la guerre civile.