Des maisons détruites par les frappes aériennes saoudiennes à Sanaa au Yémen. |
L'Arabie saoudite a bombardé des installations militaires clés au Yémen jeudi, menant une coalition régionale dans une campagne contre les rebelles chiites qui se sont emparés de la plus grande partie du pays et chassé le président. Cet assaut militaire spectaculaire fait à présent du Yémen appauvri et divisé un nouveau front dans le conflit entre l'Arabie Saoudite et l'Iran.
Des responsables militaires et de sécurité égyptiens ont dit à l'Associated Press que l'intervention militaire ira plus loin, avec un probable assaut terrestre au Yémen par les forces égyptiennes, saoudiennes et d'autres pays, une fois que les frappes aériennes ont affaibli les capacités des rebelles, appelés Houthis, et de leurs alliés, les forces militaires fidèles à l'ancien président Ali Abdullah Saleh.
Les frappes menées avant l'aube ont balayé une base aérienne située près de l'aéroport de la capitale, Sanaa, ainsi que les positions anti-aériennes et des bases militaires – mais elles ont aussi détruit un certain nombre de maisons près de l'aéroport, tuant au moins 18 civils. Les Houthis ont mobilisé des milliers de partisans pour des manifestations contre les frappes, avec un haut-parleur qui s'en est pris à la coalition dirigée par l'Arabie et avertissant que le Yémen « sera le tombeau » des agresseurs.
Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry a exprimé son soutien aux frappes dans une conférence téléphonique avec les ministres des affaires étrangères du Golfe et a déclaré que les Etats-Unis ont partagé des renseignements sur les Houthis. L'Iran, qui est allié aux Houthis, a dénoncé les bombardements, en soulignant les décès de civils. L'Iran « considère cette action un pas dangereux », a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Ministère des affaires étrangères Marzieh Afkham. « Cette invasion n'aura aucun résultat si ce n'est l'expansion du terrorisme et de l'extrémisme dans toute la région ».