Mardi, l'Etat Islamique a exécuté au moins 37 civils, dont deux enfants, dans un raid sur un village de la province de Hama dans le centre de la Syrie, une zone encore tenue par le régime de Bachar el-Assad. De son côté, la télévision d'Etat syrienne a rapporté que 44 personnes ont été tuées et 21 blessées dans ce raid. Les habitants du village auraient été exécutés par balles et brûlés tandis qu'au moins une trentaine d'entres eux auraient été décapités.
Mabujeh, à l'est de la capitale provinciale Hama, est peuplée de musulmans sunnites ainsi que d'alaouites et d'Ismaéliens, les sectes minoritaires qui sont des ramifications de l'islam chiite. L'Etat Islamique a régulièrement ciblée sectes minoritaires en Syrie, en particulier les musulmans chiites qu'il accuse d'apostasie, ainsi que les sunnites qui, prétend-il, violent son interprétation de l'Islam. Mabujeh se trouve près d'une route vitale qui sert de seul lien du régime entre la province centrale de Homs et la province septentrionale d'Alep.
Les militants islamistes ont à plusieurs reprises essayé de couper la route. À la fin de mars, le groupe extrémiste avait également tué 83 soldats gouvernementaux dans la région dans le but de prendre le contrôle de la route. Les forces du régime avaient perdu le contrôle de la ville samedi face à une coalition de forces islamistes dirigés par le Front al-Nosra affilié à Al-Qaïda.
La province de Hama est actuellement le théâtre de violents combats entre les différentes factions qui se battent en Syrie. Les forces du régime de Bachar al-Assad tentent de résister aux assauts des hommes de l'Etat Islamique d'un côté et de leur rivaux du Front al-Nosra appuyé par d'autres formations rebelles qui ont récemment pris la vile d'Idlib.
A Genève, le bureau des droits de l'homme de l'ONU s'est déclaré préoccupé par la situation dans la ville, notamment après des rapports faisant état d'une attaque sur un hôpital géré par le Croissant-Rouge arabe syrien dans la ville. Il a également exprimé l'inquiétude des Nations Unies sur le sort des Fuaa et Kafraya, deux villages à majorité chiite situés près d'Idlib. Un des leaders de la coalition islamiste qui a capturé Idlib a d'ailleurs averti dimanche que les deux villages seraient ciblés si le régime syrien bombardait Idlib.