Suspendu lundi de son statut d'adhérent du Front national par le bureau exécutif du parti présidé par sa propre fille, Jean-Marie Le Pen a contre-attaqué, déclarant être "trahi", "traité de façon scandaleuse".
Le bureau exécutif du Front national s'était réuni lundi après-midi pour décider des sanctions qui incomberaient à Jean-Marie Le Pen, après ses différentes déclarations polémiques.
"Le Bureau exécutif a décidé, conformément à l'article 19, de suspendre le président d'honneur de sa qualité d'adhérent, jusqu'au vote de ladite assemblée générale extraordinaire", a annoncé le Front national dans un communiqué.
Dès dimanche, la présidente du Front national, Marine Le Pen, avait souhaité que son père ne s'exprime plus "au nom du FN".
"J'ai honte que le président du Front national porte mon nom et je souhaite qu'elle le perde le plus vite possible", a déclaré Jean-Marie Le Pen, lui suggérant d'épouser son concubin, Louis Alliot, ou le vice-président du parti Florian Philippot. "Je ne me reconnais pas de lien avec quelqu'un qui me trahit d'une manière aussi scandaleuse", a-t-il dit.
A l'Agence France-Presse (AFP), Jean-Marie Le Pen a assuré qu'il allait demander qu'on lui renvoie "une partie de (ses) cotisations. Comme j'ai adhéré à 1 000 euros, je trouve que c'est beaucoup". Il n'a pas exclu de poursuivre le parti en justice, "ils doivent s'attendre à tous les moyens", a-t-il prévenu.
En plus de se voir suspendu de sa qualité d'adhérent du parti par la décision du comité exécutif, Jean-Marie Le Pen devrait perdre son statut de "président d'honneur". Dans les "trois mois", une modification des statuts supprimant le poste qu'il occupe sera soumise à une assemblée générale extraordinaire.
"Lorsque Jean-Marie Le Pen a quitté la présidence il y avait 20 000 adhérents, il y en a aujourd'hui 80 000", a indiqué lundi matin Louis Aliot, le compagnon de l'actuelle présidente du Front national, Marine Le Pen. Louis Aliot a également critiqué la stratégie de provocation assumée par le chef historique du parti de l'extrême droite: "Par le scandale, nous n'avançons pas, nous faisons peur. Il faut travailler sur le fond".