Le parti français d'extrême droite Front national (FN) traverse depuis la semaine dernière une crise idéologique suite à des propos tenus par le fondateur du parti, Jean-Marie Le Pen, dans un journal d'extrême droite.
"Depuis le milieu de semaine, le parti d'extrême-droite français vit une crise ouverte", écrivait vendredi Radio France Internationale sur son site Internet, suite à la publication d'une interview accordée par Jean-Marie le Pen au journal d'extrême-droite Rivarol.
Dans cet entretien, le fondateur du Front national y a notamment redit ce qu'il a toujours pensé des chambres à gaz pendant la Seconde Guerre mondiale, tout en s'en prenant l'"immigré" Manuel Valls et évoquant également la nécessité de sauver "le monde blanc".
Ces déclarations ont amené dès jeudi les principaux cadres du parti à appeler à la démission de leur président d'honneur.
"Il ne peut pas rester dans le mouvement", a estimé le député d'extrême-droite Gilbert Collard, tandis que le numéro deux du parti, Florian Philippot, a, lui, jugé "préférable qu'il démissionne".
Le même soir, la présidente du Front national et fille de Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen, a expliqué sur TF1 que "les Français assistent depuis quelques mois à une surenchère de provocations de propos de Jean-Marie Le Pen en contradiction totale avec la pensée politique du Front national", annonçant au passage l'ouverture d'une procédure disciplinaire contre son père.
L'intéressé a déclaré également jeudi que l'hypothèse de son exclusion du parti qu'il a fondé est une décision "complètement folle", porteuse d'un "risque d'implosion" du FN.
Dans une interview au magazine Figaro Magazine, Jean-Marie Le Pen a annoncé lundi qu'il ne présentera finalement pas aux élections régionales de décembre en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), défendant la candidature de sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen.
"Si je dois sacrifier cela à l'avenir du mouvement, je ne serai pas celui qui lui causera le dommage", a-t-il expliqué, jugeant "excellent" le choix de Marion Maréchal-Le Pen pour conduire la liste FN aux élections régionales en PACA.
"Si elle accepte, je pense qu'elle serait une tête de liste très performante. Certainement, la meilleure, je ne vais pas dire après moi, mais quand même", a-t-il conclu.
"Jean-Marie Le Pen devait publier un communiqué ce lundi pour confirmer ses intentions", écrivait lundi Le Figaro.