La correspondance secrète du prince Charles avec l'ancien Premier ministre Tony Blair et avec d'autres membres du gouvernement du Royaume-Uni a été publiée mercredi, et incite le grand public à se demander si l'héritier du trône britannique s'est ou non ingéré dans l'élaboration des politiques gouvernementales.
Les lettres ont été rendues publiques au terme d'une querelle juridique de dix ans, pendant laquelle le quotidien The Guardian a insisté pour voir les lettres en s'appuyant sur la législation britannique en matière de liberté de la presse.
Les vingt-sept lettres et notes, appelées "black spider memos" en raison de l'écriture très particulière du prince Charles, ont été écrites entre septembre 2004 et avril 2005.
Elles couvrent un large éventail de sujets, tels que l'abattage des blaireaux, les agriculteurs de montagne, la tuberculose bovine (TB), l'achat de produits britanniques et les défis du secteur laitier.
"Les lettres s'intéressent à l'examen à mi-mandat de la Politique agricole commune, et aux aides qui pourraient être accordées aux agriculteurs qui luttent pour faire face aux nouveaux processus de production," a indiqué Downing Street.
Conformément à la monarchie constitutionnelle britannique, les membres de la famille royale sont censés rester politiquement neutres et ne doivent pas s'ingérer dans le processus d'élaboration des politiques gouvernementales.
"La correspondance que le gouvernement publie aujourd'hui témoigne de l'étendue des centres d'intérêt et des préoccupations du prince de Galles concernant ce pays et le reste du monde," a indiqué le porte-parole du prince Charles dans un communiqué.
"Le prince de Galles se soucie beaucoup de ce pays, et essaie d'utiliser sa position particulière pour aider les autres. Il a consacré une grande partie de sa vie professionnelle à aider les personnes et les organisations, de façon à faire la différence pour le bien de ce pays et du reste du monde," a-t-il ajouté.