Les militants de l'Etat Islamique ont pris le « contrôle total » de la ville antique de Palmyre après que les forces gouvernementales syriennes se soient retirées de la région jeudi. Cette victoire rapportée par le groupe islamiste, qui s'est emparé d'une grande partie de l'Irak et de la Syrie, renforce les craintes pour les habitants de Palmyre et ses richesses archéologiques. D'après l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme basé à Londres, et qui surveille le conflit dans ce pays du Moyen-Orient, les djihadistes sunnites ont procédé à leur avance tôt jeudi.
Les islamistes ont pris d'assaut la ville moderne, également connue sous le nom de Tadmor, mercredi. La ville est à quelques centaines de mètres des ruines antiques composées de colonnes, de temples et d'arches, qui ont été désignées comme site du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le site du patrimoine mondial de l'UNESCO a résisté au temps depuis le deuxième millénaire avant JC et offre une partie de l'architecture la plus avancée de la période. Il est ensuite passé à travers des périodes gréco-romaine et perse, donnant un aperçu historique unique de ces cultures. Endommagée pendant la guerre civile, il est maintenant à craindre que ces ruines soient sous la menace d'une destruction par les terroristes, comme ils l'ont fait à Nimroud et à Mossoul, en Irak.
La prise de la région de Palmyre est la deuxième conquête significative de l'Etat Islamique sur ses champs de bataille tentaculaire en moins d'une semaine, et leur ouvre la route de Damas, la capitale. Le week-end dernier, il avait déjà expulsé les forces de sécurité irakiennes hors de la ville clé de Ramadi, une défaite reconnue par un responsable du Département d'Etat américain comme un coup majeur. Au moins 100 soldats du gouvernement syrien ont été tués pendant la nuit dans les combats contre les islamistes dans et autour de Palmyre, a déclaré Rami Abdulrahman, de l'Observatoire.
Irina Bokova, Directrice générale de l'UNESCO, s'est dite profondément préoccupée par les rapports d'affrontements dans la région. « Les combats mettent en péril l'un des sites les plus importants du Moyen-Orient, et sa population civile », a-t-elle dit. Entre les premier et deuxième siècles, Palmyre « se tenait au carrefour de plusieurs civilisations », avec son art et l'architecture mélangeant des influences grecques, romaines et perses. La ville était déjà une oasis caravanière quand les Romains l'atteignirent au milieu du 1er siècle. Son importance a grandi en tant que ville sur la route commerciale reliant l'Empire romain à la Perse, l'Inde et la Chine.