(ANALYSE) Alors que l'Etat Islamique (EI) continue de gagner du terrain au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, le président américain Barack Obama n'a toujours pas de projet concret pour combattre le groupe radical et est donc critiqué pour son manque de leadership.
Ces derniers mois, l'EI a pris le contrôle de vastes régions au Moyen-Orient pour tenter de faire appliquer une version médiévale du règne islamique. Le groupe attire des sympathisants du monde entier et a menacé cette semaine de conquérir la capitale irakienne, Bagdad.
En même temps, lors du sommet du G7 lundi en Allemagne, M. Obama a déclaré que son administration n'a pas encore établi "de stratégie complète car cela nécessite des engagements de la part des Irakiens". Et ceci malgré une campagne de bombardement américaine contre l'EI qui a commencé il y a plusieurs mois.
Les critiques estiment que M. Obama n'a pas résolu le problème clef suivant: le besoin d'une solution politique, en plus de la campagne de bombardement américaine. Pour les critiques, le gouvernement chiite irakien et l'armée aliènent et abusent des sunnites.
Wayne White, ancien directeur adjoint du bureau des renseignements sur le Moyen-Orient du département d'Etat américain, a déclaré à Xinhua que la hausse des aides militaires étrangères pour l'Irak n'aura qu'une valeur limitée à moins d'une aide sociale solide du gouvernement chiite de Bagdad à l'égard de la communauté arabe sunnite, auprès de laquelle l'EI tire sa force.
Cette semaine encore, M. Obama a rencontré le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, mais si les réunions passées avec les leaders du G7 et de la coalition sont typiques, M. Abadi et ses copains chiites rejetteront la dimension politique critique du conflit tout en plaidant plus d'aides militaires étrangères, selon les experts.
"Plus Bagdad refusera de tendre la main de manière significative aux tribus arabes sunnites, aux officiers de l'armée, etc, plus l'emprise de l'EI sur les Irakiens se solidifiera", a insisté M. White.
Et il sera encore plus difficile de fomenter une rébellion arabe sunnite solide contre l'EI, a-t-il ajouté.
Par exemple, Ramadi ne serait jamais tombé si Bagdad avait signé les accords politiques nécessaires pour mobiliser des dizaines de milliers de combattants arabes sunnites pour prendre les armes à ses côtés, a poursuivi M. White.
Par ailleurs, l'EI gagne également du terrain en Libye. Le pays est devenu un Etat en déliquescence depuis que les Etats-Unis ont aidé à renverser Mouammar Kadhafi en 2011.