La première audience du procès de la fugitive économique la plus recherchée par la justice chinoise, Yang Xiuzhu, s'est tenue mardi dans un tribunal new-yorkais.
L'audience de 30 minutes s'est tenue à huis clos, et l'ancienne officielle chinoise s'y trouvait en habit orange de prisonnier. Mme Yang a demandé l'asile politique, a indiqué son avocat Vlad Kuzmin, sans révéler d'autres détails. Après l'audience, Mme Yang a été ramenée au centre pénitentiaire du comté de Hudson dans le New Jersey.
Le mois dernier, une source de l'immigration et des douanes (ICE) a confirmé que Mme Yang, qui était recherché par les enquêteurs anti-corruption en Chine, était en détention aux Etats- Unis.
L'ICE accuse Mme Yang de "violer les termes du Programme de Dispense de visa" et a demandé au tribunal de l'immigration de la déporter vers la Chine "Yang Xiuzhu est entre les mains de l'Immigration et des Douanes en attendant sa déportation vers la Chine, pour avoir violé les termes du Programme de Dispense de Visa.
En tant que fugitive étrangère, Mme Yang est une priorité pour l'ICE", a expliqué Lou Martinez, porte-parole du bureau new- yorkais de l'ICE, dans un communiqué.
Mme Yang est une des 100 ressortissants chinois soupçonnés de corruption ayant fui à l'étranger. Elle a occupé la fonction de maire adjointe de Wenzhou, ville côtière de la province orientale de Zhejiang. Lorsque les enquêteurs ont commencé à s'intéresser à ses activités en 2003, sa famille et elle ont fui la Chine.
Les enquêteurs ont trouvé les preuves que Mme Yang a accepté des pots-de-vin estimés à 253 millions de yuans (environ 41 millions de dollars).
La Chine a publié une liste de fugitifs économiques, qui auraient tous fui vers l'étranger, dans le cadre de sa campagne contre la corruption.
Tous les fugitifs sont soumis aux mandats d'arrêt d'Interpol à travers le monde.
Les 77 hommes et 23 femmes sur la Liste rouge de l'avis d'Interpol sont principalement d'anciens responsables du gouvernement qui sont impliqués dans des affaires de gros sous.
La dernière phase de la campagne pour rapatrier les suspects de corruption, baptisée Sky Net, a été lancée en mars.
La Chine jouit actuellement d'une volonté accrue d'autres pays de l'aider. Au cours des dernières années, la Chine a travaillé dur pour éliminer les obstacles à l'extradition et à la coopération judiciaire.
La coopération en matière d'application de la loi avec les États-Unis, le Canada et l'Australie, trois destinations privilégiées pour les responsables corrompus en fuite de la Chine, fait des progrès.
En juin 2013, la Chine et le Canada ont conclu un accord sur le partage et la restitution des avoirs récupérés, le tout premier accord spécial de la Chine sur la question.
En octobre 2014, la Chine et les États-Unis ont accepté de faire davantage d'efforts pour enquêter, geler, récupérer et restituer les avoirs volés.
Toujours en octobre 2014, l'Australie a déclaré qu'elle aiderait la Chine à poursuivre les suspects en fuite et à récupérer les avoirs volés.
Le département américain de la Sécurité intérieure a déclaré en avril qu'il prévoyait de simplifier le processus de rapatriement des fugitifs chinois.