L'Etat français a confirmé la cession des 34% du capital de la société française Arianespace, chargée de la commercialisation et de l'exploitation des systèmes de lancement spatiaux pour l'Agence spatiale européenne (ESA), détenus par le CNES (Centre national d'études spatiales) au tandem Airbus-Safran, dans un communiqué publié ce mercredi par Matignon.
La décision a été prise mercredi matin lors d'une réunion avec les ministres français en charge de la Recherche, de l'Industrie, de la Défense, et le Premier ministre Manuel Valls, "pour un point d'étape sur la refondation de la filière des lanceurs spatiaux annoncée par le président de la République le 16 juin 2014" ,a précisé Matignon.
Lors de cette réunion, M. Valls a réitéré son soutien à la réalisation du projet Ariane 6 et a également salué la réorganisation de filière engagée depuis par l'industrie et par les agences spatiales, CNES et ESA en tête, réorganisation indispensable pour la réussite d'Ariane 6.
"Les négociations sur les conditions de réalisation de cette opération industrielle vont donc se poursuivre sur cette base, dans le respect des procédures habituelles (...) avec l'objectif commun d'écrire une nouvelle page de l'histoire spatiale européenne", a indiqué Matignon.
Selon le quotidien national français Les Echos, la transaction devrait rapporter à l'Etat français entre 100 et 200 millions d'euros. Il s'agit d'une privatisation décisive puisque l'Etat français était actionnaire majoritaire à travers les capitaux publics du CNES. En effet, Airbus détenait environ 30% et Safran 11%, comme le rappelle Les Echos. A l'issue de la transaction, les deux groupes détiendront 75% du capital de la société française.
Airbus et Safran avaient annoncé le rapprochement de leurs activités dans le domaine spatial avec la création, il y a un, de la coentreprise Airbus Safran Launchers (ASL), afin de mieux maîtriser les coûts de développement et commercialisation d'Ariane et notamment du futur lanceur européen Ariane 6.
Car la concurrence est rude pour Ariane 5 face à la société américaine SpaceX qui pratique une politique à faible coût : "elle proposerait actuellement aux opérateurs de mettre en orbite leurs petits satellites pour moins de 60 millions de dollars, là où Arianespace en facture environ 70. Pour les gros satellites, l'écart serait encore plus important : 85 millions contre 110 millions" , selon Les Echos.