"La cybercriminalité atteint des proportions très alarmantes", a déclaré le secrétaire général du Conseil de l'Europe (COE) Thorbjorn Jagland à l'ouverture, mercredi, de la Conférence Octopus 2015 sur la cybercriminalité qui réunit à Strasbourg 300 participants venus du monde entier.
"Chaque jour, des millions d'attaques ont lieu contre les ordinateurs de nos entreprises et la situation empire. Mais il ne s'agit pas seulement d'agressions contre nos machines mais d'assauts contre notre mode de vie, nos libertés et nos droits", a déclaré le haut responsable européen qui a rappelé les récentes attaques contre le réseau de télévision TV5 Monde et le hacking du Parlement allemand.
"Aucun pays n'est à l'abri. Le cyberespace ne connaît aucune frontière. Nous n'avons qu'une option: travailler ensemble au niveau international", a souligné M. Jagland.
Pendant cette conférence qui doit se poursuivre jusqu'à vendredi à Strasbourg, des experts, des responsables gouvernementaux, des fonctionnaires de police et des professionnels d'internet examineront plus particulièrement la question des moyens à mettre en œuvre pour enquêter plus efficacement sur les infractions commises par le biais d'internet.
Ils étudieront notamment un récent rapport qui met en lumière les difficultés pour les autorités à obtenir des preuves électroniques, surtout lorsqu'elles se trouvent dans le "cloud" (informatique en nuage), qui permet une délocalisation de l'infrastructure informatique.
Pendant cette Conférence Octopus 2015, l'accent sera également mis sur le problème de la radicalisation sur internet et sur l'impérative nécessité de protéger les enfants contre la violence sexuelle en ligne, notamment contre leur sollicitation en ligne à des fins sexuelles, le "grooming".
"Nous devons mettre sur pied un véritable agenda en matière de lutte contre les dangers numériques dans le cadre d'un vaste partenariat", a plaidé la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies sur la violence à l'encontre des enfants, Marta Santos Pais.