Le groupe Etat islamique (EI) a indiqué mercredi qu'il avait mené quatre attaques à la voiture piégée contre les Houthis chiites dans la capitale yéménite Sanaa, tuant au moins 18 personnes et en blessant des dizaines.
L'EI a précisé dans un communiqué posté sur Twitter que ses soldats avaient utilisé quatre voitures piégées dans les attaques contre les sites houthis, l'une devant le bureau politique des Houthis, le principal organe de prise de décision, au nord du Yémen, et les autres près de trois mosquées où les fidèles houthis se rendent pour prier.
Les sources sécuritaires ont indiqué à Xinhua que 18 partisans des Houthis avaient été tués alors qu'ils participaient à une cérémonie pour le mois sacré du ramadan organisée par les Houthis à proximité du bureau, et des dizaines de personnes ont été blessées dans les explosions près des mosquées.
Le 20 mars, des kamikazes de l'EI avaient attaqué deux mosquées à Sanaa et le siège des Houthis dans la province de Saada, au nord du pays, tuant au moins 137 personnes, soit l'attaque la plus meurtrière au Yémen depuis des décennies.
Par ailleurs, le Yémen est le fief d'une branche d'al-Qaïda, al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), qui a redoublé ses attaques contre les Houthis chiites depuis septembre dernier, lorsque ces derniers ont pris le pouvoir à Sanaa et ont commencé à avancer vers les régions du sud où AQPA est actif.
Les explosions ont eu lieu alors que les forces de la coalition menée par l'Arabie saoudite ont effectué des frappes aériennes contre les Houthis et que les délégués à Genève ne sont parvenus à aucune avancée après deux jours de négociations de paix.
Les négociations de paix parrainées par l'ONU ont commencé lundi avec la participation de toutes les factions, visant à parvenir à un cessez-le-feu pendant le mois saint du ramadan.
Pourtant, il n'y a eu aucune avancée malgré les allers-retours diplomatiques de l'émissaire spécial de l'ONU Ismail Ould Cheikh Ahmed.
Les Houthis chiites ont pris le contrôle de la capitale Sanaa en septembre 2014 et forcé le président Abd-Rabbo Mansour Hadi à fuir en Arabie saoudite fin mars.
Une coalition arabe menée par Riyad a répondu à la demande du président Hadi pour intervenir et lancer des frappes aériennes sur des cibles houthies depuis le 26 mars.
Les agences de secours de l'ONU ont estimé que plus de 2 200 personnes ont été tuées et 11 000 blessées dans les frappes aériennes et les combats au sol entre les Houthis et les combattants tribaux depuis le 26 mars.
Environ un million de personnes ont été déplacées et plus de 20 millions ont besoin d'aide humanitaire, ont-elles indiqué.