La Grèce a levé mercredi 1,625 milliards d'euros en bons du Trésor, a annoncé l'Agence de gestion de la dette grecque (PDMA), alors que le Premier ministre Alexis Tsipras tentait de rassurer les membres du Parlement européen lors de son discours, indiquant que le peuple grec et son gouvernement souhaite un accord de dette juste et rester dans la zone euro.
Selon la PDMA, le taux d'intérêt des bons du trésor à six mois reste à 2,97%, inchangé par rapport à la précédente émission du 10 juin dernier.
La Grèce a été dépendante des émissions de bons du Trésor mensuelles pour lever des fonds depuis que les fonds de sauvetage qui la maintenaient à flots ont cessé en 2010, suite à l'impasse dans les négociations avec les créanciers quant aux termes de la future coopération des deux parties.
La Grèce ayant imposé une fermeture des banques et des contrôles de capitaux depuis le 29 juin, les dirigeants de la zone euro ont ouvertement prévenu le gouvernement après le sommet de mardi soir à Bruxelles qu'il devait soumettre une proposition globale crédible d'accord sur la dette sous 48 heures. Autrement, la Grèce devra faire face à un possible Grexit qui sera décidé lors du sommet de l'UE dimanche, ont-ils indiqué.
S'adressant au Parlement européen mercredi, M. Tsipras a souligné que les Grecs qui ont refusé l'accord proposé par les créanciers lors du référendum du 5 juillet ne lui ont pas donné de "mandat pour se séparer de l'Europe, mais pour trouver une solution juste et durable".
Peu après, le Mécanisme européen de stabilité (MES) a reçu une requête formelle de la part de la Grèce pour un nouveau programme d'emprunt.
Parallèlement, les ministres du parti d'extrême-gauche au pouvoir SYRIZA, tels que le ministre de la Reconstruction productive Panagiotis Lafazanis et le ministre de l'Assurance sociale Dimitris Stratoulis ont insisté que le gouvernement ne devait pas accepter un accord non-viable avec des conditions rigoureuses, et que des "solutions alternatives" existent, évoquant le retour à la drachme.
Les dirigeants des partis d'opposition, qui pourrait rencontrer plus tard mercredi le Premier ministre, l'ont vivement critiqué pour les développements survenus à Bruxelles.
"Nous ne lui permettons pas de même considérer faire un pas en dehors de la zone euro sans l'autorisation explicite du peuple grec", a déclaré le chef du principal parti d'opposition Nouvelle démocratie Evangelos Meimarakis.
Le chef du parti socialiste Pasok, Fofi Gennimata, a évoqué un "échec majeur" à Bruxelles et des "programmes secrets", alors que le chef du parti centriste Potami, Stavros Theodorakis, a ajouté que si le gouvernement ne soumet pas de proposition pour maintenir la Grèce dans la zone euro, "toute autre action sera considérée comme un acte de trahison par le peuple grec".
Les trois leaders politiques ont co-signé lundi avec M. Tsipras et le ministre de la Défense Panos Kammenos une déclaration en la présence du président de la République, Prokopis Pavlopoulos,indiquant que le peuple grec souhaite une solution qui ne mettra pas en danger la position de la Grèce au sein de l'Union européenne et de la zone euro.