La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a déclaré mercredi que le fonds ne pouvait accorder aucun "traitement de faveur" à la Grèce sur la question de la dette. Toutefois, elle a de nouveau laissé entendre qu'une restructuration de cette dette était nécessaire.
"Quand le FMI est engagé, il est de mon point de vue que le FMI doit respecter ses règles, ne pas les violer et être toujours équitable", a-t-elle dit dans un discours devant l'Institut Brookings à Washington en ajoutant qu'il "ne peut y avoir de traitement de faveur".
"Nos prêts aux pays connaissant des difficultés (...) sont accordés selon certaines conditions, mais celles-ci ont toutes pour but de rétablir la stabilité, la croissance et une dette viable", a dit Mme Lagarde. Pour elle, la Grèce doit marcher sur deux jambes: la première constitue "un mélange de réformes structurelles profondes" couplées à une "consolidation budgétaire"; la seconde comprend "une restructuration de la dette qui permette une soutenabilité à moyen terme pour le pays".
"Nous restons pleinement engagés afin de trouver une solution" à la crise grecque, a assuré l'ancienne ministre française de l'Economie.
Depuis le 1er juillet, la Grèce est en défaut de paiment vis-à-vis du FMI et doit par ailleurs rembourser 3,5 milliards d'euros à la Banque centrale européenne (BCE) d'ici le 20 juillet. Sans aide d'urgence, le pays s'oriente vers une banqueroute et un scénario de sortie de la zone euro (Grexit) est alors plus que probable.
Début juillet, le FMI avait jeté un pavé dans la mare en parlant pour la première fois de "restructuration" de la dette grecque. Dans un rapport, l'institution basée à Washington estimait qu'il faudrait sans doute trouver d'octobre 2015 à octobre 2018 pas moins de 50 milliards d'euros de financements supplémentaires, dont 36 venant de l'UE, mais aussi effacer environ 30% de la dette grecque.