Laurent Fabius et Liu Yandong entourés des membres de l'orchestre traditionnel du lycée rattaché au Conservatoire central de Musique.
LIU CHENGZI, membre de la rédaction
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius n'est pas un inconnu pour le public chinois. Depuis son entrée en fonctions en 2012, il s'est rendu en Chine à dix reprises, la dernière fois au milieu du mois de mai 2015, peu après le premier ministre Manuel Valls venu au début de l'année. Pendant la visite de M. Fabius, la Chine et la France ont échangé leurs points de vue de manière approfondie sur la coopération dans le domaine des échanges économiques et culturels, ainsi que sur le changement climatique.
Fréquence des interactions
Les échanges entre la Chine et la France se sont faits plus fréquents ces deux dernières années. Depuis la visite d'État en Chine du président François Hollande au mois d'avril 2013, on compte 20 visites réciproques entre les hauts dirigeants chinois et français au niveau ministériel ou plus élevé (en comptant les représentants et les chargés de mission mandatés par un ministre). Au début de cette année, le premier ministre français a choisi la Chine comme premier pays asiatique à visiter dès sa prise de fonctions, démontrant sans aucune équivoque que les relations sino-françaises sont entrées dans une phase « lune de miel ». Lors de sa première intervention diplomatico-économique, Manuel Valls a affirmé que la France et la Chine, deux grands pays, sont des partenaires qui travaillent ensemble. Ce souhait de renforcer la coopération et d'approfondir le partenariat constitue l'axe principal de développement des relations bilatérales pour le futur.
Actuellement, on compte à peu près 1 500 entreprises françaises développant leurs affaires en Chine. Avec un total de plus de 550 000 employés locaux, la France est le pays européen qui a embauché le plus grand nombre de personnes en Chine, lesquelles travaillent dans des secteurs très variés comme l'énergie, l'aviation, le bâtiment, le commerce et l'agriculture. De nombreuses entreprises françaises ont notamment participé à la construction du barrage des Trois Gorges. La coopération sino-française se développe depuis 30 ans dans le secteur de l'énergie nucléaire : la construction et la mise en service de la centrale nucléaire de Ling'ao et de la centrale nucléaire de la baie de Daya, ainsi que la première phase des travaux de la centrale nucléaire de Taishan, sont tous liées aux efforts conjoints des entreprises chinoises et françaises. Dans le domaine de l'aviation, la Chine et la France ont signé à Paris un mémorandum de coopération sur le projet de développement de l'A330 et de la ligne d'assemblage en Chine (sur le même modèle de coopération que celui concernant l'A320). Pour le moment, ce projet vient d'être lancé avec succès à Tianjin, et les deux pays n'auront de cesse de poursuivre son développement.
Le 15 mai, le premier ministre chinois Li Keqiang a indiqué, lors de son entretien avec Laurent Fabius, que la confiance mutuelle stratégique entre la Chine et la France se renforce sans cesse, grâce à des avancées régulières de la collaboration dans divers domaines, et que les relations sino-françaises se trouvent au premier rang des relations entre la Chine et les grandes puissances occidentales. Les deux pays viseront ensemble à accélérer l'exploitation conjointe des marchés tiers dans le cadre de leur coopération en matière d'énergie nucléaire ; à renforcer leur collaboration dans les domaines économique, commercial, agricole, aéronautique et aérospatial ; à stimuler la transformation et la montée en gamme d'une coopération sino-française pragmatique tous azimuts ; et à approfondir les échanges et la coordination sur des questions d'intérêt commun, comme le changement climatique et la gouvernance économique globale.