Des partisans du non célèbrent leur victoire dans les rues d’Athènes. |
« Oxi » (non). Les créanciers de la Grèce souhaitaient plus de réductions de dépenses en échange de l'extension des mesures de sauvetage de plusieurs milliards d'Euros au pays jusqu'en novembre. Mais les Grecs en ont décidé autrement. Des milliers de personnes brandissant des drapeaux et scandant « non, non, non » ont fait la fête toute la nuit dans le centre d'Athènes après qu'un peu plus de 61% d'entre eux aient voté contre de nouvelles mesures d'austérité.
Peu de temps après, le turbulent Ministre des finances a annoncé sa démission après que les électeurs grecs aient fermement et « courageusement » rejeté le nouvel accord de renflouement. Yanis Varoufakis a dit qu'il avait été « mis au courant » que certains membres de la zone Euro ne voulaient pas de lui lors des réunions des Ministres des finances. Il est parti au moment où les dirigeants français et allemands s'apprêtaient à tenir des pourparlers d'urgence, ajoutant : « Je porterai le dégoût des créanciers avec fierté ». Les dirigeants des pays qui composent le bloc monétaire se réunissent également mardi pour un sommet d'urgence.
Le Premier ministre Alexis Tsipras a qualifié ce résultat de « victoire de la démocratie » et dit que le peuple grec avait fait un « choix très courageux ». Lundi, il a rencontré les dirigeants de six des sept partis représentés au Parlement, au palais présidentiel. Depuis, il a parlé à la chancelière allemande Angela Merkel, au président français François Hollande et au président russe Vladimir Poutine par téléphone. M. Poutine lui a dit qu'il soutenait le peuple grec dans ses efforts pour « surmonter les difficultés ».
M. Tsipras a promis de revenir à la table de négociation pour faire pression pour de meilleures conditions des créanciers de la Grèce - l'Union européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne. Le gouvernement dit qu'il croit qu'un nouveau plan de sauvetage pourrait être possible avec les prochaines 48 heures. M. Tsipras a également souligné que le référendum ne signifie pas nécessairement qu'Athènes va quitter l'euro - les sondages montrent d'ailleurs que la plupart des gens en Grèce veulent rester dans l'union monétaire. « Cela n'est pas un mandat de rupture avec l'Europe, mais un mandat qui renforce notre force de négociation pour parvenir à un accord viable », a-t-il dit.
La chancelière allemande Angela Merkel et M. Hollande ont convenu que « le vote du peuple grec doit être respecté », selon les mots d'un porte-parole. Cependant, certains des hommes politiques les plus importants d'Europe ont déjà envoyé des messages à consonance menaçante. Jeroen Dijsselbloem, qui préside le groupe des ministres des finances de la zone Euro, a déclaré que le vote était « très regrettable » pour la Grèce, et le Ministre de l'économie et vice-chancelier d'Allemagne, Sigmar Gabriel, a déclaré que de nouvelles négociations sont « difficiles à imaginer » et que la Grèce avait « rompu les derniers ponts ». Le plan de sauvetage international -qui a jusqu'ici prodigué 240 milliards d'Euros de prêts- a expiré la semaine dernière.