Placé sous le signe du 70e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale, le traditionnel défilé militaire français s'est déroulé cette année dans un contexte particulier puisque c'est le premier après les attentats parisiens de janvier.
Pour la première fois, 21 membres du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale), du RAID (Recherche Assistance Intervention Dissuasion) et de la BRI (Brigade de recherche et d'intervention), les forces d'élite de la police et la gendarmerie françaises qui sont intervenues lors des attaques terroristes, ont défilé mardi sur les Champs-Elysées.
"Nous sommes très fiers de l'hommage rendu et très fiers que la population nous rende hommage", a déclaré Georges Salinas, directeur adjoint de la BRI, à la chaîne d'information continue française BFM-TV, précisant que pour participer au défilé, ses hommes avaient dû faire "quelques concessions" en portant casques et lunettes de soleil (au lieu d'une cagoule en opération), pour conserver leur anonymat.
Les forces spéciales françaises sont de leur côté mobilisées pour assurer la sécurité intérieure de la France, mais aussi à l'extérieur et notamment dans les frappes menées en Irak, en Centrafrique et au Sahel.
Le président français François Hollande a été accueilli peu avant 10h15 par le chef d'état-major des armées françaises sur la place de l'Etoile à Paris, puis a passé en revue les troupes avant de descendre le long de la prestigieuse avenue des Champs-Elysées.
Il a ensuite rejoindre les membres du gouvernement français, de nombreux invités, ainsi que le président mexicain Enrique Pena Nieto dont le pays est l'invité d'honneur, dans la tribune présidentielle située sur la place de la Concorde pour assister au défilé militaire de la Fête nationale du 14-Juillet.
Le Premier ministre français Manuel Valls s'était exprimé un peu plus tôt dans la matinée avant le début de la cérémonie pour estimer que "la menace terroriste n'a jamais été aussi prégnante, aussi pesante, aussi lourde à l'extérieur comme à l'intérieur de la France".
"C'est un moment de rassemblement, mais c'est aussi un moment pour que chacun ait bien conscience que cette menace terroriste est bien présente", a-t-il dit sur BFM-TV. "D'une certaine manière, ce défilé l'incarne. Nos troupes qui interviennent au Mali pour chasser les terroristes, nos soldats qui sont présents au sein de la coalition pour lutter contre Daesh en Irak et puis bien sûr ces soldats dans l'opération Sentinelle, ces gendarmes, ces unités d'élite, ces policiers qui agissent tous les jours pour protéger les Français", a également affirmé Manuel Valls.
Pour des raisons budgétaires mais aussi sécuritaires, le défilé du 14-Juillet a été exceptionnellement réduit d'un quart d'heure par rapport à 2014. Lors de la parade comptant 3.500 hommes et femmes (soit 208 de moins), 208 véhicules motorisés (77 de moins) et 86 aéronefs (4 de moins), les chars Leclerc, actuellement en Pologne, n'étaient pas présents. Une baisse qui s'explique notamment par le fait que 10.000 soldats français sont actuellement déployés sur l'ensemble du territoire dans le cadre du plan Vigipirate.
Néanmoins, la parade a été spectaculaire avec notamment le défilé aérien qui a ouvert le bal : 55 avions ont survolé l'Arc de Triomphe, dont des Rafale, des Mirage 2000, un gigantesque avion-radar AWACS radar, le transporteur A400 M (dont un appareil s'était écrasé le 9 mai dernier à Séville) et, fait inédit, un des deux Airbus A340 de l'armée de l'Air française, capable de transporter 280 soldats et du matériel sur des opérations extérieures.
Comme chaque année, un pays est invité d'honneur. Il s'agit cette fois-ci du Mexique dont 145 soldats de l'armée de Terre, de la Marine, de l'Air et de la Gendarmerie ont défilé avec des aigles royaux et des buses, emblèmes du pays.
Ont ensuite défilé à pied différents corps de l'armée française, puis 31 hélicoptères et enfin les engins motorisés, avant l'hommage aux compagnons de la Libération par vingt jeunes du service civique qui a clôturé le défilé. François Hollande a enfin salué les familles des victimes des attentats avant d'aller saluer la foule présente.