Le gouvernement yéménite en exil a annoncé vendredi que les forces qui lui sont fidèles, appuyées par l'Arabie saoudite, avaient repris le contrôle du port d'Aden (sud) après des jours de combats avec les rebelles chiites houthis.
"Nous félicitons le peuple (...) pour les résultats obtenus ces deux derniers jours", écrit le vice-président Khaled Bahah sur sa page Facebook. "Le gouvernement annonce la libération d'Aden le 17 juillet", poursuit-il en estimant que c'est là "le premier pas vers la libération du reste du pays".
Le président Abd-Rabbou Mansour Hadi avait été chassé du pouvoir en septembre dernier après la prise de la capitale, Sanaa, par les miliciens houthis, d'obédience chiite.
Mettant fin à des semaines de résidence surveillée, M. Hadi avait fui fin février dernier à Aden, la proclamant capitale temporaire. Mais lui et son gouvernement avaient ensuite pris la route de l'exil pour s'installer le 26 mars à Riyad, en Arabie saoudite, face à l'avancée houthie.
La coalition arabe formée par la monarchie saoudienne bombarde depuis cette date les rebelles chiites et leurs alliés, les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh.
Des sources de sécurité ont indiqué à Xinhua que des milliers de soldats formés dans les pays du Golfe avaient lancé de nouvelles offensives ces derniers jours à Aden, soutenus par les forces aériennes et navales de la coalition. Ils avaient ainsi réussi à reprendre jeudi l'aéroport international d'Aden et le quartier de Tawahi, siège du palais présidentiel de M. Hadi et des services de renseignement, a-t-on précisé de mêmes sources.
Un haut responsable gouvernemental à Aden a indiqué jeudi soir à Xinhua que 90% de la ville portuaire avait été reprise par la coalition et que les Houthis négociaient une évacuation des 10% qu'ils occupent encore. Aucun responsable houthi n'a pu être joint pour faire un commentaire.
Après plus de trois mois de guerre, un véritable désastre humanitaire se profile au Yémen : environ 80% des quelque 24 millions d'habitants ont besoin d'aide, tandis qu'on recense plus de 3.000 morts et plus d'un million de déplacés.
Les Nations Unies avaient annoncé la semaine dernière une nouvelle trêve humanitaire devant durer jusqu'à la fin du Ramadan, le 17 juillet. Celle-ci aurait dû permettre l'acheminement d'une aide d'urgence aux populations, notamment de la nourriture, des médicaments et d'autres biens de première nécessité. Mais aucune des parties ne l'a respectée.