Le Parlement allemand a voté "oui" à une majorité écrasante vendredi pour l'ouverture de négociations officielles sur un troisième plan de sauvetage en Grèce.
Au total 439 députés ont voté en faveur de l'ouverture des négociations, 119 s'y sont opposés et 40 se sont abstenus, donnant au gouvernement allemand le feu vert pour négocier avec la Grèce un troisième programme de sauvetage en cinq ans pour ce pays, un processus qui devrait durer plusieurs semaines.
Ce vote a été précédé d'un débat de trois quarts d'heure au cours duquel la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré aux députés que cette décision ne concernait pas seulement la Grèce, mais aussi la force de l'Europe.
Ce troisième plan de sauvetage est la seule option possible pour sauver la Grèce et la solidarité européenne. Sans accord, le seul résultat serait le chaos et la violence, a-t-elle dit.
Toutefois, le nombre de députés ayant voté "non" était considérablement plus élevé qu'en février quand le Parlement a voté la prolongation du second programme de sauvetage de la Grèce. À cette époque, seuls 32 députés avaient rejeté la prolongation.
On suppose donc que les doutes augmentent en Allemagne sur les chances de succès de ce nouveau programme d'aide qui représenterait jusqu'à 86 milliards d'euros (environ 93 milliards de dollars).
Selon les chiffres de l'assemblée, 60 membres de l'union conservatrice CDU/CSU de Merkel se sont joints à l'opposition pour voter contre les pourparlers vendredi. En février, le nombre de n'était que de dissidents n'était que de 29.
Un sondage effectué en début de semaine montrait également que 81% des Allemands doutaient de la capacité de la Grèce à mettre réellement en oeuvre les réformes qu'elle a acceptées, contre 14% qui lui faisaient confiance.
Jeudi, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaeuble, a déclaré qu'il continuait de penser qu'une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro serait une meilleure option car elle permettrait à la Grèce de réduire sa dette colossale, une mesure jugée nécessaire pour résoudre réellement la crise.
Le ministre a même remis en question la possibilité de parvenir à élaborer un nouveau programme à l'issue des négociations, considérant les besoins financiers croissants de la Grèce. Dans un discours enflammé au Parlement vendredi, M. Schaeuble a réaffirmé qu'une réduction de la dette serait illégale dans le cadre de la zone euro et qu'elle ne serait donc pas une solution envisageable. Il a mis en garde que les négociations sur un troisième plan de sauvetage étaient une "dernière tentative" pour résoudre la crise grecque.
L'Allemagne a été le plus grand contributeur aux deux précédents programmes d'aide à la Grèce. Le feu vert de son Parlement est l'un des prérequis pour l'ouverture de négociations officielles sur un troisième plan de sauvetage.
Selon un accord conclu lundi par les dirigeants européens, les créanciers internationaux devraient négocier les détails d'un programme de sauvetage prévu sur trois ans une fois les procédures nationales achevées.
Une fois les négociations conclues, un accord final devra de nouveau être ratifié par les Parlements des pays européens, dont l'Allemagne, avant d'entrer en vigueur.