Les trois jeunes qui ont reconnu avoir projeté d'enlever et de décapiter un gradé de l'armée française seront présentés vendredi à un juge d'instruction et pourraient ensuite être mis en examen, rapporte vendredi la presse française.
Les trois jeunes hommes arrêtés lundi, qui ont reconnu pendant leur garde à vue avoir projeté de kidnapper et de décapiter un militaire français, vont être "présentés à un juge d'instruction vendredi en vue de leur éventuelle mise en examen", écrit vendredi matin la radio RTL sur son site Internet.
"Durant leur garde à vue dans les locaux de la DGSI, les trois suspects auraient reconnu qu'ils comptaient décapiter un haut gradé de l'armée, filmer la scène et la diffuser", indiquait vendredi le quotidien régional La Voix du Nord.
Ils avaient été interpelés lundi à l'aube, la veille de la fête nationale du 14 juillet, de peur qu'ils ne passent à l'acte en ce jour symbolique.
Le plus jeune des trois, Ismaël K, 17 ans, originaire de la ville de Beuvrages (Nord), serait "le principal instigateur" du projet, selon La Voix du Nord.
Il était connu pour "ses velléités de départ en Syrie" et avait "fait l'objet d'un entretien administratif", avait indiqué mercredi soir le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Il "avait été repéré pour son activisme sur les réseaux sociaux et dans le relationnel de djihadistes français aujourd'hui incarcérés", avait précisé le ministre lors d'un point de presse.
Le second, Antoine F., 19 ans, "récemment converti à l'islam, a pour sa part été arrêté au Chesnay (Yvelines)", en région parisienne, indiquait jeudi le site d'information en ligne FranceTV Info.
Quant au plus âgé, Djebril A., 23 ans, il "avait été réformé de l'Armée en janvier suite à de nombreux arrêts maladie" et "a été arrêté à Marseille", précise le site.
Un quatrième jeune homme, Nassim K., 16 ans, avait été interpellé à Lyon, puis libéré jeudi, après avoir été disculpé par les trois autres, est-il précisé.
Selon une source proche du dossier citée par les médias français, les trois hommes se seraient réclamés pendant leur garde à vue de l'organisation de l'Etat islamique (EI) et auraient revendiqué leur engagement djihadiste.
Jeudi, la radio France Info révélait que leur cible "était le centre national d'entraînement des commandos de la base de Port-Vendres (sud)", situé entre la ville de Perpignan et la frontière avec l'Espagne.
D'après une source proche du dossier citée vendredi par RTL, Djebril A., le plus âgé du trio, aurait "été guetteur au sémaphore" du fort de cette base militaire avant d'être réformé.
"Son contrat a pris fin le 21 janvier 2014. Il avait des problèmes de santé, selon la source proche du dossier, qui a ajouté qu'il avait pu 'nourrir une rancune personnelle contre le chef de détachement'", ajoute la radio.
Toujours selon RTL, plusieurs enquêteurs auraient présenté les trois jeunes "comme des amateurs, des Pieds Nickelés du terrorisme", précisant qu'ils "n'ont pris aucune précaution pour discuter de leur projet criminel, en se parlant à de nombreuses reprises sur les réseaux sociaux et en consultant des sites de propagande islamiste", plateformes qui "sont pourtant évidemment ultra-surveillées par les services de renseignement".
Il ressort également que "l'un d'eux était en contact régulier avec un membre de l'Etat islamique en Syrie", ajoute la radio.
RTL souligne enfin que "les militaires sont une cible récurrente des djihadistes en France", rappelant que "Mohamed Merah en avait assassiné trois et très grièvement blessé un en mars 2012", que "des membres de la cellule dite de Cannes-Torcy, démantelée quelques mois plus tard, projetaient d'attaquer des soldats" et que "plusieurs militaires déployés dans le cadre de l'opération Vigipirate ont été agressés".
"Nous faisons face à une menace terroriste que nous n'avons jamais connue, inédite. Une menace extérieure et une menace intérieure", avait affirmé jeudi matin le Premier ministre français Manuel Valls.