En dépit de sa faible popularité dans les sondages, le président français François Hollande s'est dit lundi déterminé à "agir jusqu'au bout" de son quinquennat, conditionnant de nouveau sa candidature en 2017 à l'inversion de la courbe du chômage.
"Un quinquennat se joue sur toute la durée. Nous sommes en juillet 2015, il faudra agir jusqu'au bout", a déclaré lundi soir le chef de l'Etat français à l'occasion de son dîner annuel avec l'Association de la presse présidentielle.
En France, "même un président impopulaire peut agir avec une grande capacité, une grande liberté (...) c'est ça qui fait la différence entre nos institutions et celles de nos pays voisins", a poursuivi François Hollande, dont un sondage Ifop paru il y a dix jours donnait la cote de popularité à seulement 22%, contre 40% pour son Premier ministre Manuel Valls.
Puis, comme il l'avait déjà fait en avril 2014, et plus récemment lors de son allocution le 14 juillet, le chef de l'Etat a de nouveau conditionné sa candidature à l'élection présidentielle de 2017 à sa capacité à inverser la courbe du chômage.
"J'avais pris un engagement, cet engagement devra être tenu", a-t-il souligné, ajoutant que "s'il n'y a pas de résultat" sur la baisse du chômage, "il ne peut pas y avoir de crédibilité sur une candidature".
"C'est dans l'année 2016 que cette baisse crédible doit apparaître", a déclaré le président, notant
qu'il s'agit de "faire diminuer le chômage suffisamment longtemps pour que ce soit suffisamment crédible", tout en assumant le "risque" d'un échec.
François Hollande a fait cette annonce quelques heures après la publication des chiffres du chômage du mois de juin jugés "stables".
"Officiellement, le nombre d'inscrits en catégorie A (sans aucune activité) est resté stable le mois dernier, avec une hausse de seulement 1.300 personnes", écrivait lundi le journal Libération, précisant néanmoins que "sans affinage méthodologique, la hausse aurait été de 11.000".
"Selon ce nouveau mode de calcul qui permet de mieux prendre en compte les demandeurs d'emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé, le nombre de chômeurs n'ayant pas du tout travaillé dans le mois s'établit à 3.553.500, auxquels il faut rajouter les 1.843.900 personnes qui ont exercé une activité réduite (catégorie B et C)", précisait lundi de son côté le journal Le Monde.
Le quotidien rappelle enfin que, selon Eurostat, le taux de chômage en France est passé de 9,7% en mai 2012 (moment de l'élection de François Hollande) à 10,3% en mai 2015.