Tokyo a fait savoir lundi qu'il demandait à Washington des explications sur l'espionnage présumé du gouvernement et des entreprises japonaises par l'Agence nationale de sécurité (NSA) des Etats-Unis.
"Nous demandons fermement au directeur du Renseignement national (DNI) James Clapper de vérifier ces faits", a déclaré à la presse Yoshihide Suga, le secrétaire général du cabinet japonais, après les révélations du site Wikileaks.
"Si c'était avéré, le Japon, en tant qu'allié (des Etats-Unis), trouverait ceci extrêmement regrettable", a déclaré M. Suga, cité par l'agence de presse japonaise Kyodo.
Le site Wikileaks a publié vendredi dernier des documents de la NSA, affirmant que 35 cibles japonaises avaient été placées sous écoutes téléphoniques, dont des membres du secrétariat général du Cabinet japonais, de la Banque du Japon, des ministères des Finances et du Commerce, ainsi que plusieurs grandes entreprises japonaises telles que Mitsubishi.
Selon le site, l'espionnage américain remonte au premier mandat du Premier ministre Shinzo Abe en 2006-2007. Un rapport sur les écoutes téléphoniques de hauts responsables japonais aurait été envoyé aux partenaires habituels des Etats-Unis que sont l'Australie, le Canada, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande, selon le site.
Interrogé sur les mesures prises pour assurer aujourd'hui la sécurité des informations classées secrètes, le porte-parole du gouvernement japonais a assuré que "de tels secrets ne seront jamais révélés, car (le gouvernement) a pris toutes les mesures" pour éviter les fuites.
Ces derniers mois, Wikileaks a publié des informations similaires sur l'espionnage par la NSA de l'Allemagne, de la France et du Brésil, faisant naître quelques tensions diplomatiques.